Algérie–Iran: Tebboune, le gardien discret d’un équilibre régional
Depuis plusieurs décennies, l’Algérie s’est imposée comme un acteur diplomatique majeur dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, notamment dans la gestion des crises impliquant l’Iran.

Dans un Moyen-Orient en proie à des tensions explosives, l’Algérie émerge comme un acteur diplomatique incontournable. À la tête de cette dynamique : le président Abdelmadjid Tebboune. Grâce à sa diplomatie équilibrée, ses relations solides avec l’Iran et les pays arabes, et son héritage de médiations réussies, l’Algérie détient aujourd’hui des cartes cruciales pour éviter une guerre régionale ouverte.
Un héritage diplomatique reconnu
L’histoire diplomatique algérienne est jalonnée de médiations efficaces, notamment dans des crises où l’Iran était un acteur central. Le cas le plus emblématique demeure la crise des otages américains à Téhéran entre 1979 et 1981. C’est grâce à la médiation patiente et discrète de l’Algérie que les 52 otages de l’ambassade américaine ont été libérés après 444 jours. Alger avait alors servi de canal confidentiel entre Washington et Téhéran, prouvant sa capacité à agir comme intermédiaire neutre et respecté.
Durant la guerre Iran-Irak (1980-1988), l’Algérie a également joué un rôle de modérateur en appelant à la retenue et au dialogue. Elle s’est imposée au fil des années comme une puissance diplomatique régionale, évitant toute implication directe tout en favorisant des solutions négociées.
Une position stratégique dans la crise actuelle
Aujourd’hui, alors que les tensions entre l’Iran, les États du Golfe, Israël et les États-Unis menacent d’embraser toute la région, Alger retrouve sa place naturelle de médiateur. Ce n’est pas un hasard si le président iranien Massoud Pezeshkian a téléphoné à son homologue algérien le 16 juin 2025, non seulement pour échanger des vœux à l’occasion de l’Aïd al-Adha, mais aussi pour évoquer les relations bilatérales et les grands dossiers régionaux.
Ce contact, au-delà du protocole, confirme la confiance que l’Iran place dans la médiation algérienne et dans la figure du président Tebboune.
Pourquoi les clés de la guerre sont entre les mains de Tebboune?
Par ailleurs, un élément central de la crise actuelle réside dans le fait qu’Israël mène, de facto, une guerre indirecte contre l’Iran au nom de plusieurs monarchies du Golfe, notamment celles qui redoutent l’influence croissante de Téhéran dans la région. Bien que certains États du Golfe évitent toute confrontation directe, leur hostilité envers le programme nucléaire iranien, leur rivalité stratégique avec l’axe chiite, ainsi que leur coopération sécuritaire avec Israël, confirment que le conflit n’oppose pas uniquement deux puissances régionales, mais traduit une polarisation plus large entre blocs concurrents. Dans ce jeu d’équilibres fragiles, une médiation venant d’un acteur impartial comme l’Algérie devient plus que jamais nécessaire.
Dans le conflit qui oppose indirectement l’Iran aux puissances du Golfe, la médiation ne peut venir que d’un acteur neutre et respecté. L’Algérie n’est ni impliquée dans les rivalités sectaires, ni dans les alliances militaires qui polarisent la région. Cette indépendance lui confère une crédibilité rare, doublée d’une capacité à parler avec toutes les parties.
Le président Tebboune incarne cette posture. Sa diplomatie prône la désescalade, le dialogue entre frères ennemis et la recherche d’un équilibre régional sans domination extérieure. Sa proximité avec l’Iran, sans rupture avec les pays arabes, fait de lui un facilitateur naturel.
De plus, l’Algérie est l’un des rares pays capables de parler à l’Iran hors des cadres idéologiques ou militaires. En défendant la cause palestinienne et la souveraineté des peuples, Alger trouve des terrains d’entente avec Téhéran sans pour autant s’aligner sur ses positions les plus radicales.
Une responsabilité historique
La région n’a plus besoin de guerre, mais de ponts. Le rôle que joue Tebboune aujourd’hui n’est pas seulement diplomatique, il est historique. Il s’agit d’empêcher la généralisation d’un conflit qui pourrait dépasser les frontières iraniennes pour englober le Golfe, Israël, la Syrie, le Liban et au-delà.
Dans ce contexte, la médiation algérienne pourrait constituer la seule alternative crédible à une confrontation directe. Et si la paix devait passer par une capitale arabe, ce ne serait ni Riyad ni Doha, ni Ankara, mais peut-être Alger, où l’histoire des médiations s’écrit dans la discrétion et l’efficacité.
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