Algérie : la construction navale, vitrine d’une économie de défense en mutation

L’Algérie poursuit la transformation silencieuse de son appareil productif, en misant sur un modèle inédit: celui d’une économie de défense à vocation industrielle. Ce mercredi 15 octobre 2025, une convention a été signée entre l’Atelier naval principal relevant de la 2ᵉ Région militaire et le Groupement d’intérêt commun des entreprises portuaires, portant sur la construction de sept remorqueurs destinés à plusieurs ports du pays.
L’accord, conclu à Alger, illustre la convergence croissante entre le ministère de la Défense nationale et celui des Transports. Au-delà de la fourniture d’équipements portuaires modernes, conformes aux normes internationales, il s’agit d’un projet pilote visant à relocaliser la production navale et à réduire la dépendance aux chantiers étrangers.
Une industrie militaire devenue acteur économique
Longtemps cantonnée au domaine strictement stratégique, l’industrie de défense algérienne s’impose désormais comme un moteur de diversification économique. Selon des estimations publiées en 2025, près de 25 000 emplois civils dépendent aujourd’hui des structures industrielles du ministère de la Défense nationale. Ces structures, qu’il s’agisse des ateliers mécaniques, des usines électroniques ou des établissements navals, participent directement à la production nationale et à la création de valeur.
Avec un budget de défense évalué à 25 milliards de dollars pour 2026, soit environ 20 % du budget national, l’Algérie consacre une part significative de ses ressources à la modernisation et à l’autonomie de ses capacités industrielles. Ces investissements ne se limitent plus à l’armemen: ils s’étendent désormais à des domaines civils stratégiques, comme la construction maritime, la maintenance aéronautique ou les technologies de communication.
Le chantier naval, symbole d’un savoir-faire national
La convention du 15 octobre s’inscrit dans la continuité du développement de l’Établissement de construction et de réparation navale (ECRN), qui assemble déjà des corvettes, des patrouilleurs et des remorqueurs de conception nationale. Les autorités visent à couvrir d’ici quelques années la totalité des besoins du pays en matière de construction et de maintenance navale. Le succès de la classe Djebel Chenoua, construite localement, témoigne de cette montée en compétence.
Au-delà du secteur maritime, cette orientation illustre une volonté plus large: convertir les capacités techniques militaires en moteur industriel national, dans une logique de souveraineté et de développement intégré.
Une nouvelle approche de la souveraineté économique
En soutenant des programmes conjoints entre la Défense et les secteurs civils, l’État cherche à bâtir une économie de défense intégrée, où la technologie, la formation et la production locale deviennent des outils de puissance. La construction des sept remorqueurs apparaît dès lors comme une vitrine symbolique de cette ambition : celle d’une Algérie qui transforme sa puissance militaire en atout industriel et économique, capable d’irriguer le tissu productif national.
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