ALGÉRIE – Leïla Aslaoui nommée présidente de la Cour constitutionnelle

Alger – Conformément aux dispositions des articles 91(alinéa7), 92(alinéa1), 186 et 188 de la Constitution, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a procédé ce mardi à la nomination de Mme Leïla Aslaoui à la tête de la Cour constitutionnelle.

Cette désignation marque une étape importante dans le renforcement de l’État de droit en Algérie et consacre le parcours exceptionnel d’une femme engagée, à la fois magistrate, ancienne ministre et écrivaine.

Parcours d’une femme d’engagement
Née à Alger en 1945, Leïla Aslaoui a entamé sa carrière dans la magistrature avant d’occuper des postes de haut niveau, notamment à la Cour suprême. Elle accède à la vie politique en 1991 en devenant ministre de la Jeunesse et des Sports, puis secrétaire d’État à la Solidarité nationale en 1994. Elle démissionne quelques mois plus tard, refusant toute forme de compromis avec les groupes armés.

Marquée par l’assassinat de son époux, le Dr Mohamed-Réda Aslaoui, par des islamistes en octobre 1994, elle devient une figure de la lutte contre le terrorisme, défendant sans relâche la mémoire des victimes à travers son action associative et ses prises de position publiques.

Membre de la Cour constitutionnelle depuis sa création en 2021, Leïla Aslaoui est la première femme à présider cette institution depuis sa révision par la Constitution de 2020. Sa nomination est saluée par de nombreux juristes et défenseurs des droits humains, qui y voient un signal fort en faveur de l’indépendance de la justice et de l’inclusion des femmes dans les hautes fonctions de l’État.

Auteure de plusieurs ouvrages remarqués (Coupables, Le Cartable bleu, Sans voile, sans remords), elle combine rigueur juridique et sensibilité littéraire pour dénoncer l’extrémisme, les violences faites aux femmes et les dérives institutionnelles.