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Algérie – Mali : le faux pas qui fragilise la diplomatie d’Alger

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait affirmé avec insistance qu’aucune plainte n’avait été déposée contre l’Algérie devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Cette déclaration, présentée comme un démenti catégorique, visait à mettre fin à la polémique née après la destruction d’un drone malien dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025.

Or, quelques jours plus tard, la Cour de La Haye a confirmé avoir bien reçu une requête officielle du Mali, accusant l’Algérie d’un acte d’agression et de violation du principe de non-recours à la force. Face à cette confirmation, le ministère algérien des Affaires étrangères a été contraint de publier un communiqué en totale contradiction avec le démenti initial, reconnaissant implicitement l’existence de la procédure judiciaire.

Cette volte-face expose la diplomatie algérienne à une situation particulièrement inconfortable. Elle donne l’image d’un appareil officiel brouillé dans sa communication, peinant à maintenir une ligne cohérente face à ses partenaires internationaux. Pour de nombreux observateurs, ce contraste entre discours politique et réalité juridique constitue une faute diplomatique, susceptible d’entamer la crédibilité de l’Algérie sur la scène internationale.

Cette affaire prend d’autant plus de relief qu’elle contredit les efforts déployés par le président Abdelmadjid Tebboune pour présenter l’Algérie comme une puissance régionale responsable et un médiateur crédible dans les crises sahéliennes. Depuis son arrivée au pouvoir, le chef de l’État s’est attaché à renforcer l’image d’une diplomatie algérienne stable, autonome et respectée. Mais la contradiction flagrante entre les déclarations d’Ahmed Attaf et la confirmation de la CIJ vient fragiliser ce message présidentiel et soulève des interrogations sur l’alignement entre communication politique et pratique diplomatique.

Pour Bamako, la stratégie semble claire: internationaliser le différend et placer Alger dans une position défensive. En saisissant la CIJ, le Mali confère une dimension juridique et médiatique à un litige bilatéral qui aurait pu rester dans le cadre de discussions diplomatiques directes.

À Alger, cette évolution oblige désormais le gouvernement à préparer une défense devant la justice internationale, alors même qu’il doit préserver son rôle de puissance stabilisatrice dans le Sahel. Une mission d’autant plus complexe que la communication officielle a déjà créé un sentiment de contradiction et de fragilité.

Au-delà de l’incident lui-même, c’est la crédibilité de la diplomatie algérienne qui est en jeu. Une crédibilité dont le président Tebboune a fait un pilier de son action extérieure et qui pourrait se retrouver ébranlée par ce faux pas de communication.

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