Tebboune inaugure une nouvelle stratégie « gaz contre technologie »

Ljubljana – La visite d’État effectuée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune en Slovénie marque un tournant majeur dans la diplomatie économique d’Alger. Derrière les échanges protocolaires, c’est une nouvelle doctrine qui se dessine: exploiter la puissance énergétique de l’Algérie pour nouer des partenariats technologiques stratégiques avec l’Europe.
Au cœur de cette démarche, la signature d’un accord entre Sonatrach et le fournisseur slovène Geoplin prolongeant la livraison de gaz naturel algérien à la Slovénie pour plusieurs années.
Mais ce contrat va au-delà d’un simple deal énergétique. Il s’accompagne d’une série de mémorandums d’entente couvrant des domaines de haute technologie, notamment l’intelligence artificielle, la gestion de l’eau, l’agriculture intelligente, ainsi que l’aérospatial.
Un partenariat énergétique à visage technologique
Alors que la Slovénie, enclavée entre l’Italie, l’Autriche et la Croatie, cherche à sécuriser ses approvisionnements en gaz, l’Algérie entend tirer parti de son rôle de fournisseur pour redéfinir les règles du jeu.
Désormais, Alger ne se contente plus de vendre son gaz en échange de devises, mais exige un retour en transfert de compétences et d’innovation.
L’exemple le plus marquant est sans doute la coopération spatiale inédite initiée par la partie algérienne avec l’Agence spatiale slovène. Elle prévoit des volets aussi stratégiques que l’observation terrestre par satellite, la navigation, la formation de cadres et le développement d’applications scientifiques.
Une redéfinition des rapports Nord–Sud
Cette stratégie tranche avec les relations traditionnelles entre pays producteurs du Sud et pays industriels du Nord, longtemps marquées par un déséquilibre: l’exportation de ressources naturelles contre des aides ou des crédits conditionnés.
Avec cette visite, l’Algérie affiche une volonté claire de renverser cette logique. Le président Tebboune a exprimé son ambition de voir ce partenariat s’étendre à des secteurs de souveraineté tels que les biotechnologies, les technologies de l’eau et la digitalisation de l’économie. Il a salué l’expertise slovène, en particulier dans la surveillance satellitaire des ressources hydriques, un enjeu crucial pour un pays confronté au stress hydrique croissant.
Pourquoi la Slovénie?
Le choix de la Slovénie, pays relativement discret sur la scène européenne, n’est pas anodin. Pour Alger, il s’agit d’un partenaire sans passif colonial, avec une réelle compétence technologique, notamment dans les secteurs de niche comme le spatial et l’innovation numérique. Une coopération perçue comme plus pragmatique et exempte de considérations historiques lourdes, contrairement à certaines anciennes puissances coloniales.
Un modèle à exporter?
Ce partenariat inédit pourrait servir de modèle pilote pour les futures relations de l’Algérie avec d’autres pays européens, dans une logique de coopération équilibrée et mutuellement avantageuse. L’objectif est clair : capitaliser sur la souveraineté énergétique pour accéder au club des économies technologiques avancées.
Le message envoyé depuis Ljubljana est sans ambiguïté : l’ère du gaz sans contrepartie est révolue. L’Algérie veut désormais construire des alliances sur la base d’un échange équitable entre ressources et savoir-faire.
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