Algérie : un remaniement ministériel jugé décevant, malgré le départ de six ministres
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé ce dimanche un remaniement gouvernemental majeur, marqué par de nouvelles nominations et la réorganisation de plusieurs portefeuilles clés.

Alger – Selon le porte-parole de la Présidence, Samir Aqqoun, le chef de l’État a mis fin, par décret présidentiel et après consultation du Premier ministre, aux fonctions de six ministres : Tayeb Zitouni (Commerce intérieur et régulation du marché), Mohamed Mziyan (Communication), Lakhdar Rekhroukh (Travaux publics et infrastructures de base), Laïd Rebiga (Moudjahidine et ayants droit), Youcef Cherfa (Agriculture), tandis que Maliika Ben Douda fait son retour au ministère de la Culture et des Arts, après son limogeage en mars 2025.
Le départ de Lakhdar Rekhroukh est perçu comme une perte notable pour le mouvement El-Binaâ dirigé par Abdelkader Bengrina, formation politique avec laquelle il était réputé proche.
Focus sur les nouveaux entrants

Le changement le plus marquant est la nomination de Mohamed Seddik Aït Massoudane au ministère de la Santé. Chirurgien cardiaque de renom, il s’est distingué par des avancées médicales majeures, dont la première opération cardiaque par endoscopie en Algérie il y a près de vingt ans. Ancien chef du service de cardiologie à l’hôpital Mustapha Pacha et président de la Société algérienne de cardiologie, il est également reconnu pour ses publications scientifiques et son rôle dans la formation de générations de praticiens.
Autre figure nouvelle, Zohir Bouamama hérite du portefeuille de la Communication. Universitaire et analyste politique reconnu, ancien conseiller du président pour les affaires politiques, il pourrait jouer un rôle dans la redéfinition du discours officiel dans un contexte de défiance du public envers les canaux gouvernementaux.
Focus sur Mourad Adjal : une nomination suivie
Parmi les nouveaux entrants, Mourad Adjal, ancien PDG de Sonelgaz, prend le poste de ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables. Personnalité déjà citée dans le premier numéro papier de notre magazine consacré à Sonelgaz et à son rôle stratégique dans le développement énergétique du pays.
La carrière d’Adjal a récemment été au cœur d’une bataille médiatique, notamment avec la chaîne El Heddaf TV, sanctionnée pour propos jugés dénigrants envers Sonelgaz lors de l’émission « Belmakchouf » du 17 juin 2025. Parallèlement, le président Tebboune a décoré Mourad Adjal de l’Ordre du Mérite national au grade d’Athir le 29 juin 2025, renforçant ainsi la reconnaissance institutionnelle de son rôle stratégique. Cette double actualité, critiques médiatiques et distinction présidentielle, illustre la position forte et médiatique d’Adjal, désormais à la tête d’un secteur clé pour la souveraineté énergétique nationale.
Le ministère des Travaux publics est confié à Abdelkader Jelloui, ancien wali de plusieurs grandes wilayas, dont Annaba, Oran et Ouargla, tandis que la fusion du ministère de l’Intérieur avec celui des Transports est confiée à Saïd Sayoud, et Brahim Merad devient ministre d’État chargé de l’Inspection des services de l’État. Le ministère de l’Énergie et des Mines est scindé: Mohamed Arkab prend en charge les Hydrocarbures et les Mines, et Mourad Adjal l’Énergie et les Énergies renouvelables.
Le président Tebboune a décidé de confier à Mohamed Abdelnour Rabhi un poste inédit combinant les fonctions de wali de la wilaya d’Alger et de membre du gouvernement. Cette création de poste vise à permettre à Rabhi de disposer de larges prérogatives pour résoudre les nombreux problèmes urbains de la capitale, qu’il s’agisse d’infrastructures, de transport ou de services publics.
Cependant, cette décision suscite également des critiques. Certains analystes y voient un manque de volonté de la part de l’État de répartir équitablement les ressources et les pouvoirs entre les wilayas. En privilégiant Alger, on risque d’accentuer les déséquilibres régionaux et d’encourager le phénomène de migration rurale vers la capitale, aggravant ainsi la pression sur les services et infrastructures urbains.
Malgré le renouvellement partiel du gouvernement, le remaniement est jugé décevant par l’opinion publique. Le maintien de certains ministres controversés, accusés d’avoir pris des décisions impopulaires et d’être moralement responsables de la tragédie du bus de El-Harrach, alimente critiques et frustrations. Le choix de profils techniques et académiques, tels que Aït Massoudane ou Bouamama, ainsi que le retour de Maliika Ben Douda et la nomination de Mourad Adjal, semble viser à renforcer la compétence gouvernementale. Leur efficacité dépendra de leur capacité à gérer des dossiers sensibles et à restaurer la confiance de la population.
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