Boualem Sansal non concerné par la grâce du 5 juillet

ALGER – L’écrivain Boualem Sansal, condamné le 1er juillet à cinq ans de prison ferme en appel, ne figure pas parmi les personnes concernées par la grâce présidentielle annoncée à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance. Le décret signé par le président Abdelmadjid Tebboune exclut en effet plusieurs catégories de condamnés, notamment ceux poursuivis pour atteinte à l’unité nationale, diffusion de fausses informations ou intelligence avec une puissance étrangère.

L’absence de M. Sansal de cette mesure collective a suscité des réactions contrastées, aussi bien en Algérie qu’à l’étranger, notamment en France où l’auteur bénéficie d’un certain soutien dans les milieux littéraires et politiques.

Pour autant, selon plusieurs sources proches du dossier, une grâce présidentielle à titre individuel resterait techniquement possible, à condition que l’intéressé ne dépose pas de pourvoi en cassation. Le délai légal pour introduire ce recours expire le 9 juillet. Passé cette date, la condamnation deviendrait définitive, ouvrant ainsi la voie, sur le plan strictement juridique, à une éventuelle mesure de clémence décidée par le chef de l’État.

Des interlocuteurs bien introduits dans les milieux diplomatiques évoquent la possibilité d’une décision différée, qui pourrait intervenir dans un climat moins sensible politiquement.

L’objectif, selon ces mêmes sources, serait d’éviter que cette affaire ne soit instrumentalisée dans un contexte de tension ou de forte charge symbolique, comme c’est le cas autour du 5 juillet.

Aucune confirmation officielle n’a été apportée à ce stade sur une éventuelle évolution de la situation judiciaire de M. Sansal. Toutefois, plusieurs observateurs estiment qu’une mesure individuelle de grâce resterait possible, en fonction de considérations juridiques, diplomatiques et humanitaires.