Démission surprise du président de la Cour constitutionnelle: un signal d’alerte politique?

Alger, le 19 juin 2025 – Le président de la Cour constitutionnelle algérienne, M. Omar Belhadj, a remis ce mercredi une lettre au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, sollicitant sa démission pour « des raisons personnelles », selon un communiqué officiel de la Présidence.
Conformément au décret présidentiel n°22-93 du 8 mars 2022, une session spéciale de la Cour sera convoquée sous la présidence du doyen d’âge parmi les membres, afin de constater la vacance du poste. Ce dernier assurera l’intérim jusqu’à la nomination d’un nouveau président dans un délai maximal de 15 jours.
Omar Belhadj n’est pas un magistrat comme les autres. Il fut au cœur d’une crise électorale majeure en septembre 2024, lorsqu’il a dirigé la Cour constitutionnelle dans la révision des résultats des élections présidentielles, à la suite de recours déposés par les candidats Abdelali Hassani et Youssef Ouchiche.
Contredisant les chiffres annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), la Cour a validé la victoire d’Abdelmadjid Tebboune avec 84,3 % des voix, augmentant son score de près de 2,6 millions de suffrages. Cette correction majeure a été perçue comme un acte de rééquilibrage institutionnel, évitant à l’Algérie une crise de légitimité.
À l’époque, Belhadj avait affirmé que « la Cour a rétabli les droits de chaque candidat », insistant sur l’indépendance de la juridiction malgré les critiques persistantes sur son alignement politique.
Un départ révélateur ?
Son départ intervient alors que certains observateurs n’excluent pas un éventuel recours à nouveau à la Cour constitutionnelle dans un avenir proche, un rôle d’arbitre institutionnel que le président démissionnaire ne semblait plus disposé à assumer.
Avec cette démission, la Cour constitutionnelle perd une figure de stabilité à un moment où des défis électoraux ou constitutionnels se profilent à l’horizon. Le choix du successeur de Belhadj sera donc scruté de près, comme un test de l’équilibre entre indépendance judiciaire et contrôle politique.
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