Doha | Une frappe israélienne contre un bureau du Hamas transforme Katara en champ de ruines

Cette image prise dans le quartier de Katara, à Doha, révèle l’ampleur des destructions causées par la frappe israélienne inédite de ce mardi  9 septembre 2025. L’immeuble visé, un complexe résidentiel et commercial, apparaît éventré, ses façades calcinées et ses étages inférieurs partiellement effondrés, une scène inhabituelle pour une capitale connue jusqu’ici pour son calme et sa diplomatie.

Selon l’armée israélienne, l’opération – conduite avec le Mossad sous le nom de code «Sommet du feu»  ciblait un bureau de la direction politique du Hamas basé au Qatar. Le bilan s’élève à six morts: Himam al-Hayya, fils du dirigeant Khalil al-Hayya, son chef de cabinet Jihad Labad, trois gardes du corps et un membre de la sécurité intérieure qatarie. Les responsables visés, dont Khalil al-Hayya, auraient survécu.

L’attaque survient moins d’une semaine après des informations évoquant une rencontre à Doha entre des responsables du Hamas et le ministre iranien des Affaires étrangères, interprétée comme une double mise en garde adressée à la fois au mouvement palestinien et à Téhéran.

Le gouvernement qatari a dénoncé une «violation flagrante de sa souveraineté», tandis que le secrétaire général de l’ONU António Guterres a parlé d’« infraction grave au droit international». L’Algérie, l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Égypte et l’Iran ont exprimé leur solidarité avec Doha.

La photo, largement relayée sur les réseaux sociaux et par les agences, illustre à elle seule la dimension historique de l’événement: le conflit, longtemps cantonné à Gaza, a franchi un cap en s’invitant désormais au cœur du Golfe, compromettant le rôle central du Qatar dans les négociations de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers.