Face à Alger, l’UE montre ses lignes de fracture
Bruxelles a annoncé, jeudi, l’ouverture d’une procédure de règlement des différends contre Alger, dénonçant des restrictions commerciales jugées contraires à l’accord d’association UE-Algérie, en vigueur depuis 2005. Une décision qui a provoqué la « surprise » du gouvernement algérien.

Dans un communiqué officiel, la Commission européenne a accusé l’Algérie d’imposer, depuis 2021, des mesures restrictives sur les exportations et les investissements européens. Sont notamment visés : un système de licences d’importation assimilé à une interdiction, des subventions conditionnées à l’usage de composants locaux dans l’industrie automobile, ainsi que des limitations à la participation étrangère pour certaines importations.
Selon Bruxelles, ces pratiques violent les principes de libéralisation commerciale inscrits dans l’accord d’association signé le 22 avril 2002. L’UE affirme avoir tenté d’engager un dialogue constructif, mais sans progrès suffisant.
En réaction, Alger a exprimé sa vive incompréhension. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a adressé une lettre officielle à Kaja Kallas, haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères. Il y fustige une décision « unilatérale » et « prématurée », affirmant que six des huit différends étaient en voie de règlement, et que des propositions concrètes avaient été soumises pour les deux autres points litigieux.
Derrière cette tension juridique, un contentieux plus politique : les sanctions économiques imposées par Alger à certaines entreprises espagnoles en représailles au soutien de Madrid au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental. Des entreprises françaises ont également été touchées, dans un contexte de rapprochement diplomatique entre Paris et Rabat.
L’Union européenne, qui a récemment inscrit l’Algérie sur sa liste noire des pays exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme, semble déterminée à accentuer la pression. Les relations entre les deux partenaires sont à leur niveau le plus bas depuis des années.
Alors que l’Union européenne a officiellement lancé une procédure de règlement des différends contre l’Algérie pour « violations présumées de l’accord d’association UE-Algérie », des voix discordantes émergent au sein des Vingt-Sept, révélant des intérêts divergents face au partenaire maghrébin.
À l’inverse, si des pays comme l’Espagne et la France sont directement à l’origine du contentieux, d’autres États, tels que l’Italie, l’Allemagne ou la Slovénie, liés à l’Algérie par d’importants contrats énergétiques, pourraient se montrer plus prudents, soucieux de préserver un partenaire stratégique dans la région méditerranéenne.
La Commission européenne insiste sur le caractère strictement commercial de la procédure, visant à rétablir un cadre d’échanges conforme à l’accord signé en 2002. Mais en coulisses, le risque d’un désalignement stratégique sur la politique sud-méditerranéenne inquiète plusieurs chancelleries.
Le différend avec Alger pourrait ainsi raviver les tensions entre partisans d’une ligne dure et défenseurs d’une approche pragmatique, à l’heure où l’UE tente de redéfinir sa posture vis-à-vis de l’Afrique du Nord.
Dossier
Cevital : la guerre de succession divise la famille Rebrab
Alger –Depuis la mise à l’écart d’Issad Rebrab, fondateur charismatique du groupe, une nouvelle génération s’installe aux commandes de Cevital.…
Cevital célèbre la famille pour rassurer sur l’avenir
C’est dans cet esprit que s’est tenu le « Family Day » organisé par le groupe Cevital à travers plusieurs de ses…






