L’Algérie encadre strictement les activités scientifiques dans les mosquées : un rappel aux dérives du passé

Alger – Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a renforcé les règles encadrant les conférences et activités scientifiques dans les mosquées à travers une nouvelle circulaire, imposant des autorisations préalables à tout intervenant, qu’il soit issu ou non du secteur religieux officiel. Cette mesure vise à protéger l’espace cultuel de toute instrumentalisation idéologique ou politique, tout en réaffirmant l’attachement de l’État à un islam modéré, ancré dans la tradition nationale.
Conformément à la circulaire ministérielle n°171/MATD/2025, datée du 14 mai, toute activité religieuse ou scientifique devra désormais passer par un circuit d’approbation impliquant le Conseil scientifique, la Direction des affaires religieuses, et, le cas échéant, la Direction générale de l’orientation religieuse pour les sujets sensibles. La participation de prédicateurs ou enseignants extérieurs au ministère nécessitera une autorisation explicite de l’inspection générale.
Cette décision s’inscrit dans un effort de longue haleine de l’État pour encadrer l’espace religieux et prévenir toute résurgence de discours radicaux dans les mosquées, à l’image des années 1990 où la plupart lieux de culte avaient été dévoyés de leur mission spirituelle.
L’exemple le plus marquant reste celui d’Ali Belhadj, cofondateur du Front islamique du salut (FIS), qui prenait régulièrement la parole à l’issue de la prière du vendredi sans aucune autorisation, tenant des discours politiques enflammés. Il appelait les fidèles, encore présents, à sortir en marches et manifestations.
Ces mêmes interventions avaient largement contribué à la mobilisation politique religieuse qui a précédé l’effondrement de l’ordre public et l’entrée du pays dans une décennie de violence.
Protéger l’espace cultuel, enjeu de stabilité nationale
Face aux menaces actuelles, qu’elles soient sécuritaires, idéologiques ou transfrontalières, le ministère entend réaffirmer la neutralité des mosquées et leur rôle purement cultuel et éducatif.
Pour les autorités, il s’agit d’éviter que des individus ou des groupes utilisent le prestige de la mosquée pour diffuser des messages politiques ou communautaristes sous couvert d’enseignement religieux.
Cette régulation est perçue comme un rempart institutionnel pour préserver la paix civile et consolider un islam de tolérance et de juste milieu, à l’opposé des dérives dogmatiques qui ont ensanglanté le pays par le passé.
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