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L’Arabie saoudite| 111 exécutions depuis le début de l’année 2025

Pendant que l’Arabie saoudite connaît une accélération sans précédent du recours à la peine de mort, la communauté internationale reste muette de manière insensible.

Selon un nouveau rapport qualifié d’ « alerte urgente » par l’ONG ALQST for Human Rights, le royaume a procédé à 111 exécutions depuis le début de l’année 2025.

Cela représente une hausse de 70% par rapport à la même période en 2024, une année qui constituait déjà un record en matière d’exécutions.

Ce qui distingue particulièrement les chiffres de cette année, c’est le retour en force des exécutions liées à des affaires de stupéfiants. 68 personnes ont été exécutées pour ce type de délits, toutes sur la base de peines « taʿzīriyya », c’est-à-dire des sentences laissées à la libre appréciation des juges, sans fondement dans un texte religieux contraignant.

Parmi les personnes exécutées, 41 étaient des ressortissants étrangers, principalement originaires d’Asie et d’Afrique. L’ONG y voit une violation flagrante du droit international, qui réserve la peine capitale aux crimes les plus graves uniquement.

Cette nouvelle vague d’exécutions survient après une suspension temporaire des peines capitales pour les infractions liées à la drogue, observée entre janvier 2021 et novembre 2022. Pour de nombreux défenseurs des droits humains, il ne s’agissait que d’un répit tactique, sans réelle volonté de réforme structurelle.

Le sort incertain de dizaines de détenus égyptiens
Le rapport d’ALQST exprime également de vives inquiétudes concernant des centaines de condamnés à mort actuellement incarcérés, dont plusieurs dizaines d’Égyptiens détenus à la prison de Tabouk.

Parmi les cas les plus emblématiques : Mohamed Kamel, Farhat Abou El-Saoud et Essam Chazli, dont les dossiers ont été récemment transmis au Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire. L’ONG affirme qu’ils ont été soumis à de graves tortures et à des mauvais traitements systématiques.

En plus des infractions liées à la drogue, 12 personnes ont été exécutées cette année pour des accusations liées au terrorisme. Or, selon ALQST, ce terme reste vague et extensible, pouvant inclure la simple critique des autorités, la participation à des manifestations pacifiques, ou encore l’expression d’opinions sur les réseaux sociaux.

Et ce, malgré les engagements répétés du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui avait promis en 2018, puis réitéré en 2022, une réduction du recours à la peine de mort. Dans les faits, la réalité est toute autre : 196 exécutions ont été enregistrées en 2022, un chiffre record depuis des décennies.

La promesse non tenue de protéger les mineurs

Autre point de critique majeur : le non-respect des engagements saoudiens à abolir la peine de mort pour les mineurs au moment des faits. À l’heure actuelle, au moins neuf jeunes risquent encore l’exécution pour des crimes commis alors qu’ils étaient âgés de moins de 18 ans. Une pratique contraire aux normes du droit international.

Des experts de l’ONU ont récemment exigé la libération immédiate de cinq d’entre eux, notamment Abdallah Al-Darazi, Jalal Al-Labbad et Youssef Al-Munassif, dénonçant le risque,en l’absence de procès équitables, d’exécutions imminentes .

Dans sa conclusion, l’ONG appelle à la suspension immédiate de toutes les exécutions, en particulier pour les crimes ne répondant pas aux critères de « gravité extrême » définis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Elle exhorte également à l’abrogation des lois incompatibles avec les standards internationaux.

Alors que les exécutions se poursuivent presque quotidiennement, les appels se multiplient pour ouvrir des enquêtes indépendantes sur la légalité des peines prononcées, garantir le droit à un procès équitable, et réexaminer les dossiers de centaines de condamnés à mort, notamment les ressortissants étrangers, les détenus politiques et les mineurs.

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