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Méditerranée: Israël scrute la Libye, surveille la Tunisie, observe l’Algérie

Dans la nuit du 2 au 3 septembre, un ballet aérien inhabituel a été observé au-dessus de la Méditerranée centrale. Trois Hercules israéliens ont quitté la base de Nevatim en direction de l’ouest. Deux se sont posés à Sigonella, en Sicile, avant de regagner Israël. Le troisième, un C-130J, a vu sa trace radar disparaître au sud de Malte, selon le site spécialisé ItaMilRadar.

Simultanément, deux Gulfstream de surveillance, un Nahshon-Shavit et un Nahshon-Eitan, orbitaient au-dessus du canal de Sicile, face aux côtes tunisiennes et libyennes. L’opération, minutieusement coordonnée, laisse penser à une mission de renseignement de grande ampleur.

Un triangle stratégique : Sicile, Malte, Libye

La carte des trajectoires met en évidence un schéma clair. Sigonella, hub logistique de l’OTAN, sert de relais à Israël. Le sud de Malte devient un couloir de surveillance électronique, avec des orbites prolongées. Enfin, la Libye apparaît comme un terrain de manœuvre : la disparition du C-130J près de Misrata et Syrte alimente les spéculations.

Ce triangle place directement le Maghreb oriental dans le champ d’action israélien.

Trois pays dans le viseur

La Libye, la plus exposée. Sans défense aérienne crédible depuis 2011, elle est un espace ouvert aux intrusions et aux frappes discrètes. La proximité de Misrata, bastion stratégique, attire particulièrement l’attention.

La Tunisie, vulnérable. Ses côtes orientales, de Sfax à Gabès, sont couvertes par les capteurs israéliens. Si un raid sur Tunis semble improbable, la collecte de renseignements est déjà une réalité.

L’Algérie, pas du tout vulnérable mais stratégiquement ciblée. Ses côtes orientales se trouvent dans le rayon de surveillance des Gulfstream, mais son armée modernisée – défense anti-aérienne de pointe, flotte navale, expérience opérationnelle – constitue une dissuasion réelle. Pour Tel-Aviv, Alger est surtout une cible politique, en raison de son soutien constant à la Palestine et de son refus de normaliser.

Une Méditerranée sous tension

Le contexte régional accentue la portée de ces mouvements. L’OTAN consolide sa présence en Sicile. La Russie multiplie les signaux navals entre Malte et la Libye. L’Algérie, de son côté, assure l’exportation énergétique vers l’Italie via le canal de Sicile. Dans cet environnement saturé, l’aviation israélienne entend rappeler qu’elle peut, elle aussi, projeter ses moyens dans le cœur méditerranéen.

L’Algérie, verrou stratégique

Si la Libye et la Tunisie apparaissent comme les maillons faibles, l’Algérie demeure l’obstacle majeur. Son armée figure parmi les plus puissantes du bassin méditerranéen. Ses systèmes de défense, sa capacité navale et son poids politique en font un verrou stratégique.

Israël peut multiplier les vols de surveillance et tester les marges de manœuvre en Méditerranée centrale. Mais la réalité s’impose: en Afrique du Nord, seule l’Algérie possède les moyens de transformer cette zone de surveillance en un espace de confrontation imprévisible.

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