Que fait l’ambassadeur des Émirats arabes unis en Algérie au Mali ?

Le comportement récent de l’ambassadeur des Émirats arabes unis (EAU) en Algérie, particulièrement en lien avec ses actions au Mali, soulève des questions stratégiques cruciales. Il semble en effet que cette diplomatie joue un rôle dans une stratégie intégrée d’Abou Dhabi visant à perturber l’influence africaine de l’Algérie, afin de préserver l’expansion africaine du Maroc.

Une stratégie de brouillage sur l’extension africaine de l’Algérie

L’Algérie dispose d’un important rayonnement en Afrique, notamment dans la région du Sahel et en Afrique de l’Ouest, où elle exerce un rôle politique et sécuritaire clé. Cependant, les Émirats arabes unis, multiplient les initiatives visant à freiner cette influence.

Ces actions, souvent discrètes, révèlent une volonté d’affaiblir le positionnement algérien sur le continent, au profit d’un autre acteur: le Maroc, qui cherche à renforcer ses alliances et son poids stratégique en Afrique.

L’Algérie, la porte d’entrée du financement émirati pour la Russie en Afrique

Face à ces tentatives d’entrave, l’Algérie a adopté une démarche subtile et pragmatique. En intégrant les Émirats arabes unis dans un jeu d’alliances très complexes, elle a réussi à attirer leur financement vers un acteur tiers: la Russie.

Cette stratégie vise à soutenir la présence militaire et économique russe dans le Sahel et plus largement en Afrique, tout en évitant de laisser ce terrain à un rival potentiel qui pourrait menacer la souveraineté et l’influence algériennes.

Le rôle central de l’Algérie dans le soutien au déploiement russe

L’engagement algérien dans ce jeu géopolitique a contribué à modifier en profondeur la nature des régimes africains. En favorisant le soutien émirati à la Russie, l’Algérie a indirectement renforcé la capacité de Moscou à s’implanter dans la région, ce qui a eu deux conséquences majeures :

• La réduction de l’influence européenne, en particulier française, qui avait traditionnellement une forte présence en Afrique francophone. Ce recul de Paris sur le continent a été accéléré par le repositionnement russe encouragé par ce financement.
• Le contrecoup sur les ambitions chinoises, dont les investissements et les projets dans plusieurs pays africains ont été freinés. L’action algérienne, en soutenant la Russie, a donc aussi joué un rôle dans l’échec de certaines zones d’influence chinoises en Afrique.

Le rôle de l’ambassadeur des Émirats arabes unis en Algérie ne peut donc pas être compris isolément. Il fait partie d’une dynamique stratégique plus large, où Abou Dhabi tente de contrecarrer l’influence africaine algérienne au profit du Maroc.

En réponse, Alger a su manœuvrer avec habileté remarquable,pour orienter les financements émiratis vers la Russie, modifiant ainsi le jeu des puissances sur le continent africain.

Cette stratégie a des répercussions majeures sur l’équilibre des influences européennes et chinoises en Afrique, consolidant la position algérienne dans une région devenue cruciale pour la géopolitique mondiale.

Une provocation diplomatique déguisée ?

Des sources bien informées révèlent que l’ambassadeur des Émirats arabes unis en Algérie aurait déserté son poste à Alger depuis un bon moment, officiellement pour des raisons de santé. Pourtant, ce même diplomate aurait récemment participé à une délégation officielle émiratie en visite au Mali. Cette situation serait perçue par Alger comme un manquement grave aux usages et traditions diplomatiques.

Cette présence, jugée irrespectueuse envers le pays hôte, pourrait provoquer un vif malaise au sein des autorités algériennes. Certains responsables évoqueraient même la possibilité de considérer cette démarche comme une provocation, remettant en question la relation bilatérale entre l’Algérie et les Émirats arabes unis.

En conséquence, l’Algérie envisagerait sérieusement de déclarer l’ambassadeur persona non grata, ce qui signifierait l’inviter officiellement à quitter le territoire algérien. Une telle mesure, rare et symboliquement forte, marquerait une nette détérioration des relations diplomatiques et enverrait un message clair aux puissances cherchant à utiliser la région du Sahel contre les intérêts algériens.