La version papier est accessible

Cliquer ici

Rage et négligence : la mort tragique d’un enfant secoue la santé publique en Algérie

Quelques heures seulement après sa nomination, le nouveau ministre de la Santé en Algérie est confronté à une épreuve inattendue.

La mort de Nedhir Bouzid, huit ans, victime de la rage à Oum El Bouaghi, a provoqué une onde de choc bien au-delà de cette ville de l’Est du pays. Ce drame révèle, une fois encore, les deux plaies béantes qui minent la société algérienne: la prolifération des chiens errants et les défaillances chroniques du système de santé.

Un parcours hospitalier chaotique

Mordu à la tête par un chien enragé, l’enfant a d’abord été admis à l’hôpital Mohamed-Boudiaf d’Oum El Bouaghi. Rapidement transféré vers le CHU de Constantine, il aurait été refusé, puis renvoyé vers son point, l’enfant succombe. Une succession de décisions confuses, perçues par les habitants comme une preuve accablante de la faiblesse du dispositif sanitaire.

Une population sous tension

La disparition de Nedir plonge ses proches dans le deuil, mais elle alimente aussi l’angoisse des familles voisines. Le garçon jouait quotidiennement avec leurs enfants, partageant nourriture et boissons. Tous craignent désormais une contamination. Plusieurs d’entre eux se sont présentés aux services de lutte contre la rage pour réclamer une vaccination préventive. En vain. Or, la rage est une maladie mortelle dans 100 % des cas une fois les symptômes apparus. Ici, chaque heure de retard peut être fatale.

La bombe à retardement des chiens errants

Si la douleur est vive, elle n’est pas nouvelle. La question des chiens errants est récurrente en Algérie. Malgré des campagnes d’abattage organisées par les communes, les animaux prolifèrent dans les rues, exposant les habitants à des agressions régulières. Les experts de santé publique rappellent que seule une approche globale, vaccination des animaux, création de refuges et responsabilisation des propriétaires, permettra de réduire durablement le risque.

Un premier test pour le ministre

Pour le nouveau ministre de la Santé, ce drame fait figure de baptême du feu. Sa capacité à réagir rapidement, en garantissant l’accès aux vaccins et sérums antirabiques, en réorganisant la chaîne de prise en charge hospitalière, sera scrutée de près. L’opinion attend des réponses concrètes, mais aussi des réformes structurelles susceptibles de restaurer la confiance dans un système de santé régulièrement critiqué pour ses lenteurs et ses manquements.

Un signal d’alarme

La mort de Nedir dépasse le seul drame familial. Elle agit comme un révélateur d’une double faillite: celle de la gestion du dossier des chiens errants et celle de la prise en charge médicale d’urgence. Pour les autorités, c’est un signal d’alarme. Pour le nouveau ministre, c’est un premier test: celui de montrer si la santé publique peut, enfin, redevenir une priorité nationale.

Dossier

Cevital : la guerre de succession divise la famille Rebrab

Alger –Depuis la mise à l’écart d’Issad Rebrab, fondateur charismatique du groupe, une nouvelle génération s’installe aux commandes de Cevital.…

Cevital célèbre la famille pour rassurer sur l’avenir

C’est dans cet esprit que s’est tenu le « Family Day » organisé par le groupe Cevital à travers plusieurs de ses…

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page