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Yacine TALBI: LES VRAIES RAISONS DE LA CREATION DE L’ONU

INTRODUCTION

Depuis longtemps on nous avait dit que l’ONU a été créée après l’échec du projet du président américain Woodrow Wilson qui, après la Première Guerre mondiale, avait imaginé la Société des Nations (SDN). Mais comme elle a échoué à empêcher la Seconde Guerre mondiale, Roosevelt et son entourage ont voulu mettre en place une organisation plus solide. Et on nous avait dit que Pendant la Seconde Guerre mondiale, Roosevelt avait beaucoup discuté avec Winston Churchill (premier ministre britannique). Et qu’en août 1941, ils rédigèrent ensemble la Charte de l’Atlantique, qui était la base de l’idée de l’ONU mais ce qu’on ne nous avait pas dit, c’est qui était derrière Roosevelt et Churchill et les raisons exactes de la création de l’ONU juste après la deuxième guerre mondiale.

La création de l’Organisation des Nations unies en 1945 et la naissance de l’État d’Israël en 1948 constituent deux événements majeurs du XXᵉ siècle. Tous deux sont indissociables des séismes de la Seconde Guerre mondiale. Mais au-delà des grandes puissances qui en furent les artisans officiels, une constellation d’intellectuels, de juristes, de diplomates et de militants juifs américains, britanniques et issus du Yishouv (population juive vivant en Palestine) joua un rôle décisif. Leur action se déploya sur deux plans convergents : l’édification d’une organisation internationale destinée à garantir ce qui dans leurs esprits appelait la paix et les droits humains, et la quête d’un foyer national juif qui, après la deuxième guerre mondiale, devenait une urgence.

L’IDÉE DE LA CRÉATION DE L’ONU

Alors, qui étaient derrière Roosevelt et Churchill, pour l’élaboration de la charte régissant la création de l’ONU.

Déjà en 1943, Roosevelt avait créé l’UNRRA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration), qui rassemblait 44 pays pour organiser l’aide alimentaire, médicale et la réinstallation des réfugiés.

Les principaux acteurs derrière Roosevelt pour l’UNRRA:

Herbert H. Lehman (juif américain, ancien gouverneur de New York). Roosevelt l’a nommé directeur général de l’UNRRA en 1943. C’est lui qui a organisé concrètement les programmes d’aide, les camps pour réfugiés, et la logistique humanitaire. Sa carrière d’homme politique progressiste (New Deal) l’avait déjà rapproché de Roosevelt.

Leo Pasvolsky (conseiller au Département d’État, d’origine juive russe). L’un des cerveaux intellectuels de la politique internationale de Roosevelt. Il a aidé à penser les structures multilatérales, notamment le lien entre UNRRA et la future ONU.

En résumé, derrière Roosevelt, les grandes figures de l’UNRRA étaient surtout Herbert Lehman (exécution humanitaire) et Leo Pasvolsky (vision intellectuelle).

Certains des hommes qui ont aidé Roosevelt pour l’UNRRA ou la future ONU ont effectivement joué un rôle direct dans la création de l’État d’Israël.

Pour la création de l’ONU, plusieurs personnalités juives sont entrées en jeu :

1. Aux États-Unis : juristes, rabbins et dirigeants communautaires juifs.

Dès la Conférence de San Francisco, des figures juives américaines s’illustrèrent dans les débats fondateurs de l’ONU.

Stephen S. Wise. Rabbin et leader sioniste, représenta la Jewish Agency et plaida pour que la future organisation mondiale prenne en considération le sort des réfugiés juifs.

Abba Hillel Silver. Également rabbin influent, mobilisa ses appuis au Congrès et dans l’administration Truman afin de préparer la reconnaissance internationale de l’État d’Israël.

Jacob Blaustein. Industriel et dirigeant de l’American Jewish Committee, défendit l’idée que la Charte de l’ONU devait contenir des garanties universelles pour les droits de l’homme (droit des juifs).

Joseph M. Proskauer. Président de la même organisation, mena de vigoureux plaidoyers auprès des délégués américains pour que les droits des minorités (juives) trouvent place dans le texte fondateur.

Felix Frankfurter. Juge de la Cour suprême, inspira par ses écrits et ses conseils une vision juridique de l’ordre international, tout en soutenant discrètement le projet sioniste.

Felix Frankfurter. (Juif d’origine autrichienne), juge à la Cour suprême des États-Unis, proche conseiller de Roosevelt. Très respecté intellectuellement, défenseur des droits humains (droit juifs). Pas un concepteur direct de l’ONU, mais son influence sur Roosevelt allait dans le sens d’un ordre international.

Henry Morgenthau Jr. Secrétaire au Trésor de Roosevelt, juif. Ami intime de Roosevelt. Il a poussé pour une aide forte aux alliés et pour une politique ferme contre l’Allemagne nazie. Il s’est beaucoup impliqué dans la question des réfugiés juifs et de l’après-guerre.

Samuel Rosenman. Conseiller spécial de Roosevelt et rédacteur de ses discours. Il a aidé à formuler le langage de Roosevelt.

Judge Samuel I. Rosenman et Benjamin V. Cohen. Membres du fameux « Brain Trust » de Roosevelt. Cohen, en particulier, a participé à la rédaction de la législation du New Deal et à des discussions sur la coopération internationale.

Ces hommes, par leurs réseaux et leur autorité morale, préparèrent l’opinion et les instances politiques américaines à accepter l’idée que la question juive devait trouver une réponse à travers la création d’un État.

2. En Grande-Bretagne : intellectuels, parlementaires et diplomates juifs.

La Grande-Bretagne, puissance mandataire en Palestine, ne pouvait échapper à l’interpellation de ses propres élites juives.

Chaim Weizmann. Chimiste de renommée mondiale et chef du mouvement sioniste, fut un inlassable diplomate. Interlocuteur privilégié de Londres, puis de Washington, il réussit à rallier le président Truman au projet sioniste. Il deviendra en 1949 le premier président de l’État d’Israël.

Herbert Samuel. Premier Haut-commissaire britannique en Palestine dans les années 1920, incarna la présence juive au cœur même de l’administration impériale.

Harold Laski. Intellectuel socialiste et professeur à la London School of Economics, usait de son prestige pour influencer le Parti travailliste et rappeler la dette morale de l’Europe envers le peuple juif.

Sidney Silverman. Député travailliste, défendit sans relâche au Parlement la cause des réfugiés juifs et la légitimité d’un État en Palestine.

Victor Gollancz. Éditeur, mobilisa ses réseaux intellectuels pour sensibiliser l’opinion publique britannique au sort des juifs après la deuxième guerre mondiale.

Leo Amery. Secrétaire d’État aux Colonies. Bien qu’issu d’une famille juive, il fut un ardent défenseur du sionisme. Ami de Chaim Weizmann, il soutint activement la Déclaration Balfour (1917) et la colonisation juive en Palestine. Son rôle a été crucial pour maintenir une orientation pro-sioniste au sein de l’Empire britannique.

Lord Cherwell (Frederick Lindemann). Conseiller scientifique et intime de Churchill, d’origine allemande-juive. Défenseur de la cause juive, notamment sur le sauvetage des réfugiés pendant la guerre. Son influence auprès de Churchill a renforcé la sympathie de ce dernier envers le projet sioniste.

Sir Victor Sassoon. Riche homme d’affaires juif de Bagdad installé à Londres et en Asie. Ami de Churchill, il a soutenu l’effort de guerre. Plus économique que politique, mais faisait partie du cercle de confiance.

Lord Victor Rothschild. Membre de la célèbre famille Rothschild. Conseiller scientifique et en renseignement pendant la guerre. Son influence était plus technique que diplomatique, mais il faisait partie du réseau.

Sir Leslie Hore-Belisha, Homme politique britannique, juif. Ministre de la Guerre (1937-1940). Avait été proche de Churchill.


Ainsi, de Weizmann à Lord Leslie Hore-Belisha, se dessine une ligne d’influence morale et politique qui, sans lever toutes les hésitations du gouvernement britannique, contribua néanmoins à préparer le terrain au vote du plan de partage.

LE YISHOUV ET LES DIPLOMATES DE LA FUTURE ISRAËL

Les représentants de la communauté juive de Palestine s’impliquèrent directement dans les débats onusiens.

Abba Eban, diplomate, fut la voix d’Israël à l’ONU. Ses discours en faveur du plan de partage de 1947 marquèrent les esprits et firent pencher nombre de délégations en faveur de la création d’un État juif.

Golda Meir, envoyée du Yishouv, mena aux États-Unis une campagne diplomatique et financière d’envergure, mobilisant les communautés juives et convainquant l’administration Truman.

David Ben-Gurion, chef politique du Yishouv, coordonna les efforts diplomatiques et militaires. Il comprit mieux que quiconque que l’ONU pouvait devenir l’instance qui consacrerait l’existence d’Israël.


CHRONOLOGIE : DE LA GUERRE À LA NAISSANCE D’ISRAËL (1942-1948) :

1942 – La Déclaration des Nations unies
Les Alliés posent les bases d’une organisation internationale. Les milieux juifs américains discernent déjà la possibilité d’un cadre diplomatique pour la cause sioniste.

1945 – La Conférence de San Francisco
Les délégués des puissances victorieuses rédigent la Charte de l’ONU. Jacob Blaustein et Joseph Proskauer, représentant l’American Jewish Committee, réussissent à faire inscrire dans le texte la dignité de la personne humaine (personne juive bien sûr) et la protection des minorités (minorités juives).

1947 – Le plan de partage de la Palestine
L’Assemblée générale de l’ONU examine la question palestinienne. Abba Eban plaide à la tribune, Weizmann s’active auprès de Truman, Golda Meir galvanise l’opinion américaine. Le 29 novembre, la résolution 181 consacre le principe de la création d’un État juif.

14 mai 1948 – La proclamation d’indépendance
À Tel-Aviv, David Ben-Gurion proclame la naissance de l’État d’Israël. Quelques heures plus tard, les États-Unis reconnaissent le nouvel État. La voix d’Abba Eban, dès lors, incarne Israël sur la scène internationale.

Conclusion

De la Déclaration des Nations unies à la proclamation d’indépendance d’Israël, beaucoup de juifs (sionistes) se sont activés ; Aux États-Unis, Stephen Wise, Abba Hillel Silver, Jacob Blaustein, Joseph Proskauer et Felix Frankfurter ; en Grande-Bretagne, Chaim Weizmann, Herbert Samuel, Harold Laski, Sidney Silverman et Victor Gollancz ; dans le Yishouv, Abba Eban, Golda Meir et David Ben-Gurion. Tous, chacun à leur manière, ont pesé sur le cours des événements. Leurs actions, diplomatique et politique, permit que l’ONU, conçue comme l’instrument d’une paix universelle, devienne aussi l’arène où se réalisa la promesse d’un État juif et sa protection par le veto des ÉTATS UNIES.

Il est temps que cette protection cesse, surtout après le génocide qui se passe actuellement à GAZA aux yeux de tout le monde. L’ONU a montré ses limites pour la protection du peuple palestinien par un VETO criminel des États-Unis et confirme que cette assemblée n’a été créé que pour la naissance de l’État d’Israël et sa protection.

De l’ONU, il ne reste que le nom (ORGANISATION DES NATIONS UNIES), car cette assemblée ne fait que divisée les nations pour la prolifération et la protection des grandes puissances et celle d’Israël. Donc il faut trouver une autre alternative à l’ONU sans VETO, ou les droits de chaque nation sera respecté et défendu par un vote équitable pour tout le monde et sans suprématie, ou les décisions de cette alternative seront appliqués et craints par toutes les nations sans exception.

YACINE TALBI

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