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Zimbabwe: une visite en Algérie pour renforcer les liens malgré les défis politiques internes

Après une visite de travail de cinq jours au Japon, marquée par sa participation à l’Expo 2025 d’Osaka, le président de la République du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a entamé une visite officielle de deux jours en Algérie, où il a été accueilli solennellement par le président Abdelmadjid Tebboune.

Au Japon, le chef de l’État zimbabwéen a mis en lumière les opportunités d’investissement offertes par son pays lors de la Journée nationale du Zimbabwe à l’Expo, un événement international qui attire des millions de visiteurs. En qualité d’invité d’honneur, il a non seulement présenté son pays sur la scène mondiale, mais aussi renforcé les relations avec des partenaires clés, notamment l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), engagée dans le développement d’une agriculture durable au Zimbabwe. Le président Mnangagwa a insisté sur l’ouverture du Zimbabwe aux affaires et sa volonté de nouer des partenariats fondés sur le respect mutuel et des bénéfices partagés.

Ce déplacement s’inscrit dans une dynamique régionale et internationale plus large. En effet, le Zimbabwe consolide également ses relations stratégiques avec la Chine, principal investisseur étranger dans le pays, à travers la deuxième table ronde commerciale sino-zimbabwéenne tenue à Harare. La coopération sino-zimbabwéenne s’appuie sur des projets structurants tels que l’usine sidérurgique de Manhize, estimée à 1,5 milliard de dollars, et la réalisation d’infrastructures clés dans des zones souvent délaissées par les investisseurs occidentaux. Malgré les retombées économiques positives, cette collaboration soulève des défis liés à la durabilité environnementale et sociale, que les deux parties s’engagent à adresser pour assurer un développement inclusif.

Par ailleurs, le Zimbabwe doit faire face à des enjeux commerciaux internationaux, notamment l’imposition par les États-Unis d’un tarif douanier de 18 % sur certaines exportations comme le tabac et le sucre. Bien que les échanges commerciaux restent modestes, cette mesure représente un défi pour la diversification et l’accroissement des recettes d’exportation zimbabwéennes. La Banque africaine de développement souligne l’importance pour Harare de renforcer ses stratégies commerciales afin de minimiser les impacts économiques négatifs.

Dans ce contexte, l’Algérie apparaît comme un partenaire potentiel clé, notamment dans le secteur du sucre. Le pays cherche à satisfaire une demande intérieure croissante et pourrait diversifier ses sources d’approvisionnement en renforçant sa coopération avec le Zimbabwe, exportateur important de ce produit agricole. Cette coopération commerciale agricole offrirait une opportunité mutuellement bénéfique : sécuriser l’approvisionnement algérien tout en aidant le Zimbabwe à élargir ses débouchés d’exportation, particulièrement face aux restrictions commerciales imposées par certains marchés traditionnels.

Arrivé en Algérie, le président Mnangagwa a été accueilli avec tous les honneurs par le président Abdelmadjid Tebboune. Cette visite officielle, d’une grande portée politique et économique, se concentre sur le renforcement des échanges bilatéraux dans plusieurs secteurs stratégiques, tels que l’énergie, l’agriculture, les infrastructures et la formation. Les deux présidents ont réaffirmé leur attachement aux principes de non-ingérence, de souveraineté nationale et de solidarité africaine, témoignant d’une volonté commune d’approfondir leur partenariat dans un contexte africain en mutation.

Cette visite intervient alors que l’Algérie poursuit une diplomatie active visant à promouvoir un développement endogène et des partenariats équilibrés sur le continent. En accueillant le président zimbabwéen, l’Algérie confirme son engagement pour une Afrique unie, forte et maîtresse de son destin.

Le président Mnangagwa poursuivra prochainement son agenda international en participant à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), prévue en août, renforçant ainsi sa stratégie de diversification des partenariats extérieurs au bénéfice du développement durable de son pays.

Le Zimbabwe continue à traverser une période de forte instabilité politique marquée par des tensions accrues entre le pouvoir en place et l’opposition. Le parti au pouvoir, le ZANU-PF, continue de dominer la scène politique sous la présidence d’Emmerson Mnangagwa, malgré des accusations régulières de fraude électorale et de répression à l’encontre des partis d’opposition.

Les dernières élections ont suscité de vives critiques de la part des observateurs internationaux, qui dénoncent un manque de transparence et des restrictions sévères à la liberté d’expression. Parallèlement, la population fait face à une crise économique sévère, avec une inflation galopante et des pénuries de produits de première nécessité, ce qui alimente un mécontentement social croissant.

Depuis 2023, plusieurs vagues de manifestations ont secoué le pays, souvent réprimées entraînant arrestations massives et violations des droits humains. En interne, le ZANU-PF est miné par des luttes de pouvoir entre différentes factions, ce qui fragilise davantage la stabilité politique.

Le rôle prépondérant de l’armée dans la politique zimbabwéenne suscite aussi des inquiétudes quant à une possible ingérence militaire dans la gouvernance civile.

La communauté internationale appelle à des réformes politiques profondes et au respect des droits fondamentaux afin d’éviter une détérioration supplémentaire de la situation.

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