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Charm el-Cheikh sous haute surveillance: l’Égypte verrouille le Sinaï

À l’occasion du sommet international sur Gaza à Charm el-Cheikh, l’Égypte a déployé un impressionnant dispositif de sécurité, combinant forces armées, systèmes de défense russes et coopération régionale. Objectif: prévenir toute menace aérienne ou terroriste dans une zone considérée comme l’une des plus sensibles du Moyen-Orient.

Selon plusieurs sources, l’armée égyptienne aurait installé des systèmes de défense aérienne Buk-M2E autour de Charm el-Cheikh, en soutien à une présence déjà renforcée de forces spéciales et d’unités antiterroristes.
Le sud du Sinaï, zone traditionnellement démilitarisée depuis les accords de paix de Camp David, connaît ainsi le déploiement le plus massif depuis plus d’une décennie.

«L’objectif est clair: sécuriser l’espace aérien face aux risques de drones ou de tirs de missiles venus de la mer Rouge», explique une source militaire au Caire.

Le soutien discret du CENTCOM américain

Les États-Unis, tout en laissant à l’Égypte la direction des opérations, fournissent une assistance technique et de renseignement.
Des conseillers du CENTCOM (commandement américain pour le Moyen-Orient) auraient été dépêchés pour coordonner la surveillance aérienne via les satellites et les drones américains positionnés au-dessus de la mer Rouge.
Washington craint que des groupes affiliés au Houthis ou à Daech-Sinaï ne cherchent à perturber l’événement.

Un sommet à haute sensibilité géopolitique

La rencontre, qui doit réunir des représentants d’une dizaine de pays arabes et occidentaux, se tient dans un contexte de tensions extrêmes autour de Gaza.
Les discussions porteront sur la reconstruction de l’enclave, mais aussi sur les garanties de sécurité régionales après les récentes escalades entre Israël, l’Iran et les groupes armés palestiniens.

Pour prévenir tout débordement, l’Égypte a activé ses canaux de coopération avec la Jordanie, l’Arabie saoudite et le Qatar.

Amman partage des renseignements sur les menaces frontalières. Riyad a renforcé la surveillance maritime dans le golfe d’Aqaba. Doha œuvre en parallèle à désamorcer les tensions diplomatiques entre certains participants.

Israël, de son côté, observe de près la militarisation temporaire du Sinaï, qui dépasse légèrement les limites fixées par les accords de paix, mais reste tolérée par Washington au nom de la sécurité collective.

En verrouillant Charm el-Cheikh, l’Égypte cherche à concilier deux impératifs contradictoires:
garantir la sécurité du sommet tout en évitant de remettre en cause les équilibres régionaux conclus depuis 1979.
Cette démonstration de force, saluée à Washington, illustre surtout la volonté du président Abdel Fattah al-Sissi de réaffirmer le rôle de l’Égypte comme puissance stabilisatrice dans la région.

L’accident ayant coûté la vie aux diplomates qataris semble, à première vue, un banal accident de la route. Pourtant, plusieurs analystes régionaux estiment qu’il pourrait s’agir d’un acte délibérément orchestré, compte tenu du contexte hautement sensible précédant le sommet.
Ce drame, survenu alors que les préparatifs sécuritaires battent leur plein à Charm el-Cheikh, souligne la fragilité du climat régional et la porosité des lignes entre incident ordinaire et message politique.
En renforçant la sécurité du sommet, l’Égypte cherche donc non seulement à prévenir les menaces directes, mais aussi à dissiper les doutes quant à la capacité des États arabes à protéger leurs diplomates, leurs invités, et, au fond, leur propre crédibilité internationale.

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