Égypte | Sissi face au risque d’un mécontentement militaire

Le Caire – Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi semble suivre une trajectoire économique qui rappelle celle de son prédécesseur Mohamed Morsi, en initiant une réduction progressive de l’influence économique de l’armée, une décision susceptible de provoquer des tensions internes.
Entre 2012 et 2013, Morsi avait tenté de limiter le rôle du complexe militaro-économique, ce qui avait contribué à son renversement par l’armée. Aujourd’hui, bien que Sissi ait consolidé le pouvoir militaire depuis son arrivée à la tête du pays en 2013, ses récentes décisions économiques suscitent des interrogations. La mise en bourse annoncée de plusieurs entreprises contrôlées par l’armée, dans le cadre d’un programme de privatisation visant à attirer des capitaux privés, pourrait être perçue comme une menace par certains hauts gradés.
Des observateurs estiment que l’influence croissante des investisseurs étrangers, notamment chinois, dans des secteurs historiquement gérés par les forces armées, pourrait accentuer ces tensions. Le contexte économique difficile, marqué par le retrait partiel des soutiens financiers du Golfe et un endettement croissant, pousse le gouvernement à réformer.
Mais la manœuvre reste risquée : si le sentiment d’un affaiblissement de l’institution militaire se renforce, cela pourrait raviver des fractures internes et éroder la stabilité politique, à l’image des événements qui ont précédé l’été 2013.
Alors que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi amorce une réduction progressive du rôle économique de l’armée, certains analystes suggèrent qu’il chercherait à renforcer la présence technique et militaire chinoise dans le pays, non seulement pour équilibrer l’influence américaine et israélienne dans la région, mais aussi comme garantie de sécurité intérieure face à d’éventuels remous au sein de l’institution militaire.
Des sources proches du dossier évoquent une coopération accrue avec Pékin dans les domaines de la cybersécurité, de la surveillance stratégique, et même de la formation militaire. L’implantation de technologies chinoises au sein des infrastructures critiques pourrait servir de bouclier technologique, dissuadant toute tentative interne de déstabilisation des réformes entreprises par Sissi, notamment dans la reconfiguration du capital militaire.
En parallèle, l’Égypte voit dans la Chine un partenaire géopolitique capable de contrebalancer l’influence régionale d’Israël, dont les opérations récentes dans Gaza ont poussé Le Caire à renforcer ses options stratégiques. Cette double fonction de la coopération chinoise, sécurisation interne et protection externe, s’inscrit dans une logique de souveraineté élargie et de repositionnement régional.
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