Amel Abdelatif: À peine installée, déjà une stratégie efficace pour stabiliser les prix

Sous pression face à la hausse du coût de la vie, le gouvernement algérien tente de reprendre la main. Le ministère du Commerce a dévoilé un nouveau cadre légal assorti de six mesures d’urgence censées stabiliser les prix des produits de base, en particulier les fruits et légumes.

Derrière ce plan, une priorité affichée: casser les circuits de spéculation qui gonflent artificiellement les prix et étouffent le pouvoir d’achat. Les autorités misent sur un contrôle renforcé des chambres froides et des entrepôts, souvent accusés de servir de zones grises pour le stockage illégal, et sur la digitalisation du suivi des prix en temps réel à travers un système national intégré.

Le dispositif prévoit aussi la relance de la société publique “SARPA”, chargée de réguler les stocks agricoles, l’instauration d’un cadre juridique spécifique pour la filière fruits et légumes, ainsi que la promotion de la vente directe du producteur au consommateur via les marchés “Magro”, censés réduire les intermédiaires.

Selon la ministre du Commerce, Amel Abdelatif, les premiers effets seraient déjà visibles: la pomme de terre aurait chuté de 45%, la tomate de 35 %, et le piment d’environ 15 % sur un an.

Mais derrière ces chiffres, des observateurs s’interrogent: les outils de régulation, souvent fragilisés par la bureaucratie et la corruption locale, suffiront-ils à enrayer la logique spéculative qui mine le marché depuis des années?
Le projet de loi sur la régulation des marchés, attendu avant la fin de l’année, sera un test décisif pour jauger la capacité réelle du gouvernement à transformer ses annonces en actes.

Fraîchement nommée à la tête du ministère du Commerce intérieur, Amel Abdelatif n’a pas perdu de temps. En quelques semaines, elle a lancé un plan d’action structuré articulé autour d’un nouveau cadre légal et de six mesures concrètes pour freiner la flambée des prix et rétablir la confiance sur les marchés.