Cinéma algérien: Quand la bureaucratie tue la mémoire

Le tournage du film « Si El Haouas », signé Yasmina Chouikh, s’est arrêté net alors qu’il était presque achevé. Prévu pour retracer la vie du héros de la guerre de libération Ahmed Ben Abdelrazak, dit Si El Haouas, le projet n’a pas survécu aux affres de la mauvaise gestion et à la négligence administrative.
L’équipe de tournage, installée à M’chounech (Biskra), avait bouclé près de 70 % du film avant que les caméras ne s’éteignent. Les techniciens et comédiens, eux, n’ont toujours pas perçu leurs rémunérations. « Nous étions en plein élan. Puis tout s’est arrêté, sans explication claire », confie un membre de l’équipe.
L’acteur Amar Dama, qui tenait l’un des rôles principaux, celui du compagnon d’enfance de Si El Haouas, ne cache pas sa colère :
« Si El Haouas est mort une seconde fois. Les autorités ont laissé mourir un film qui devait faire revivre sa mémoire. »
Une phrase lourde de sens, qui résonne comme un constat d’échec pour une production censée rendre hommage à l’un des symboles du courage.
La réalisatrice Yasmina Chouikh, visiblement affectée, évoque une « responsabilité historique trahie » : « Ce projet, c’était un devoir de mémoire. Je garde encore l’espoir qu’il renaisse un jour. »
Entre désengagement institutionnel et détresse artistique, le film « Si El Haouas » devient ainsi le symbole d’une mémoire maltraitée. Une œuvre inachevée, à l’image d’un cinéma national qui peine à protéger son histoire.
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