Consulat d’Algérie à Lille: le calvaire des rendez-vous administratifs

Obtenir un rendez-vous pour renouveler son passeport, sa carte d’identité ou toute autre démarche consulaire est souvent perçu comme une victoire par les membres de la communauté algérienne en France.

Pourtant, dans la réalité, ce n’est bien souvent que le début d’un long calvaire, en particulier au niveau du consulat d’Algérie à Lille.

Rendez-vous à 8h30, passage à midi

Malgré un rendez-vous fixé à 8h30 du matin, l’attente avant de pouvoir accéder aux guichets peut durer plusieurs heures. Dans notre cas, l’accès au service concerné n’a été possible qu’aux alentours de midi. Une situation qui soulève une question légitime: pourquoi délivrer des rendez-vous si les services consulaires ne sont pas en mesure de respecter les horaires annoncés?

Le dysfonctionnement principal réside dans la procédure elle-même, une fois le dossier déposé, il doit passer par cinq étapes internes avant que le citoyen ne soit autorisé à se rendre au guichet n°12 pour effectuer les démarches finales, photo, empreintes digitales et signature.

Entre urgence et désorganisation

Entre deux rendez-vous, les agents doivent aussi gérer les situations urgentes: femmes enceintes, personnes à mobilité réduite ou titulaires de cartes de handicap. Ces cas sont, bien entendu, prioritaires, mais ils viennent perturber encore davantage un planning déjà tendu, au détriment des autres usagers.

Sur le terrain, les citoyens rencontrés devant le consulat expriment leur mécontentement face à une gestion jugée chaotique et dépassée. Beaucoup viennent de loin, parfois de plusieurs dizaines de kilomètres, pour se retrouver enfermés toute la journée dans un espace exigu, sans climatisation et ventilation suffisante, ni même de quoi se désaltérer convenablement.

Des bouteilles d’eau pour dix…

À l’intérieur, une dizaine de bouteilles d’eau à peine posées sur une table font l’objet d’un engouement immédiat, tant la chaleur et l’attente sont étouffantes. Une fois ces bouteilles vides, les citoyens sont abandonnés à leur sort, contraints de patienter.

Certes, des efforts ont été observés récemment: installation de photocopieuses, ajout de quelques sièges supplémentaires. Mais cela reste très insuffisant au regard du flux quotidien d’usagers. La méthode de gestion des rendez-vous, quant à elle, semble toujours calquée sur des pratiques d’un autre temps.

Des solutions simples mais ignorées

Pour de nombreux membres de la diaspora, la solution est pourtant simple: ne proposer de rendez-vous qu’après l’étude préalable des dossiers et leur avancement dans les cinq étapes internes. Ainsi, un rendez-vous à 8h30 signifierait réellement un passage à 8h30, et non une attente interminable de plusieurs heures voir une journée entière.

Cette désorganisation donne l’impression d’un système superficiellement numérisé, mais qui reste fondamentalement bureaucratique et inefficace, une « numérisation de façade », derrière laquelle se cache encore une logique de gestion sur papier.

Pire encore, certaines sources indiquent que la situation dans d’autres consulats d’Algérie en France serait encore plus dégradée que celle observée à Lille.

Vers une refonte de la gestion consulaire?

Face à ce constat, une révision en profondeur des méthodes de gestion s’impose. Car au-delà des papiers administratifs, c’est aussi la relation entre l’État algérien et sa communauté à l’étranger qui se joue dans ces couloirs surchauffés et surpeuplés.