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Excédent commercial et déficit budgétaire: contradictions de l’économie algérienne

L’économie algérienne a connu en 2022 des évolutions marquantes dans ses indicateurs financiers. Le ministre des Finances a annoncé un excédent commercial important, tout en reconnaissant la persistance d’un déficit budgétaire notable.

Cette contradiction met en lumière des défis majeurs pour la politique économique nationale et soulève des questions sur la durabilité de cette dynamique.

Un excédent commercial solide grâce à la hausse des prix du pétrole et à la restriction des importations

Selon le ministre, l’excédent commercial s’est élevé à environ 6 milliards de dollars en 2022, contre environ 1,1 milliard de dollars en 2021. Cette progression significative s’explique principalement par deux facteurs:

  1. La hausse des prix du pétrole : le prix moyen du baril a atteint 103,3 dollars, dépassant largement les prévisions initiales situées entre 40 et 65 dollars. Cette hausse a renforcé les recettes des exportations pétrolières, principale source de devises pour l’Algérie.
  2. La restriction des importations : les autorités ont renforcé le contrôle des importations, réduisant la demande en devises étrangères et permettant d’atteindre un taux de couverture des importations par les exportations d’environ 170%. Ce ratio reflète la capacité de l’Algérie à financer largement ses importations par ses exportations, un signe positif pour la liquidité extérieure.

Un déficit budgétaire malgré l’augmentation des recettes

Malgré cet excédent commercial, le ministre a indiqué que le budget général pour 2022 affiche un déficit opérationnel d’environ 21,6 milliards de dollars (équivalent à 3 137 milliards de dinars). Ce déficit s’explique par:

La hausse des dépenses: les dépenses de fonctionnement ont atteint environ 53 milliards de dollars (7700 milliards de dinars), en raison notamment des mesures d’augmentation des salaires.

L’augmentation des dépenses d’investissement: les dépenses d’équipement ont également progressé pour s’établir à environ 27 milliards de dollars (3900 milliards de dinars), pour soutenir les infrastructures et les projets de développement.

L’accroissement de la dette publique: la dette publique globale a atteint environ 106 milliards de dollars (15394 milliards de dinars), dont la majeure partie est de la dette intérieure (environ 105 milliards de dollars), ce qui indique un recours important au financement interne pour combler le déficit.

Comment expliquer cette contradiction?

Les experts soulignent que l’excédent commercial ne reflète pas nécessairement une amélioration globale de la situation financière de l’État, car il dépend fortement des prix du pétrole, source principale des revenus extérieurs. En revanche, le déficit budgétaire est davantage lié à l’équilibre entre les dépenses publiques et la gestion des ressources internes.

Autrement dit, l’Algérie bénéficie de l’excédent de ses exportations pour renforcer ses réserves de change, mais fait face parallèlement à des pressions internes liées à la couverture des dépenses publiques croissantes, notamment en fonctionnement et salaires.

Entre un excédent commercial important et un déficit budgétaire persistant, l’économie algérienne est à un carrefour. La réussite dans la gestion de ces défis nécessite une vision stratégique globale pour assurer une croissance durable et la stabilité des finances publiques.

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