IRAN | La grève des routiers gagne du terrain, 130 villes concernées, répression accrue

TÉHÉRAN | Le mouvement de grève entamé par les conducteurs de poids lourds en Iran s’est étendu à 130 villes au sixième jour de mobilisation, selon leur syndicat. Les autorités ont intensifié les pressions, procédant à des arrestations et à des convocations pour tenter d’y mettre un terme.

À Kermanshah, dans l’ouest du pays, 11 chauffeurs ont été interpellés, d’après un communiqué syndical appelant à leur libération sans délai. À Sirjan, dans le sud-est, des agents de sécurité auraient convoqué et appréhendé plusieurs conducteurs.

Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a par ailleurs annoncé avoir démantelé une « organisation hostile à la sécurité nationale » active dans plusieurs provinces. Selon le communiqué, les principaux membres de ce groupe ont été arrêtés sur instruction du parquet de Kerman.

L’agence de presse Fars, proche du CGRI, rapporte que des individus ont été placés en détention par les services du renseignement et les forces de police (FARAJA) pour avoir « troublé l’ordre public sur le réseau routier ».

Malgré les pressions, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant la préfecture de Kermanshah pour dénoncer les arrestations. Le syndicat des routiers a dénoncé une réponse sécuritaire à des revendications qu’il juge légitimes, estimant que cette répression traduit « l’impasse dans laquelle se trouvent les autorités face à une demande de justice grandissante ».

Six nouvelles localités ont rejoint le mouvement ce mardi, a ajouté le syndicat.