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Israël entraînera-t-elle l’OTAN arabe dans l’escalade ?

Washington – Le département de la Défense américain (Pentagone) a tenu, dans la nuit du 15 juin, une réunion d’urgence afin d’examiner la demande israélienne relative à une participation des États-Unis à d’éventuelles opérations militaires contre l’Iran. L’information a été rapportée par plusieurs médias américains citant des sources au sein de l’administration.

Cette réunion s’est tenue dans un contexte d’escalade majeure entre Israël et l’Iran, suite à l’opération « Lion Montant » lancée par Tsahal le 13 juin, au cours de laquelle des frappes ont visé des installations nucléaires à Ispahan et une base militaire à Kermanshah. Selon NBC, aucune décision unanime n’a été prise concernant l’implication directe des États-Unis, ce qui reflète les divisions au sein de l’appareil décisionnel à Washington.

Ont participé à cette réunion le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, le secrétaire d’État Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz, sous la supervision directe du président Donald Trump. D’après le site Axios, Israël a demandé un soutien militaire direct, incluant des frappes conjointes contre des infrastructures iraniennes liées au programme balistique. Une source gouvernementale israélienne a affirmé que Trump s’était dit prêt à intervenir « si nécessaire », bien que la Maison-Blanche continue officiellement d’affirmer que les États-Unis ne participent pas aux opérations offensives en cours.

Le Pentagone a néanmoins confirmé son soutien à Israël dans l’interception de missiles iraniens à l’aide des systèmes Patriot et THAAD, tout en réaffirmant qu’aucune action offensive directe n’a été menée par les forces américaines.

Dans ce contexte, le gouvernement de Benyamin Netanyahou a été surpris par l’ampleur des frappes iraniennes ayant directement visé le front intérieur israélien. Cette évolution a plongé l’appareil sécuritaire et politique israélien dans un état de pression extrême, d’autant plus que l’engagement américain reste pour l’heure hésitant.

Face à cette incertitude stratégique, Israël envisage désormais d’activer les accords de défense mutuelle qui la lient à plusieurs pays frontaliers de l’Iran. Une telle manœuvre pourrait faire basculer le conflit vers une nouvelle phase régionale aux implications plus larges. Par ailleurs, le soutien croissant de certaines monarchies du Golfe à Israël, qu’il soit logistique, technologique ou même opérationnel, place ces États dans une position de vulnérabilité face à l’Iran.

Téhéran, qui avait déjà averti qu’elle frapperait toute nation apportant un soutien militaire à Israël, s’apprête ainsi à exécuter ses menaces, mais selon une stratégie calibrée qui éviterait de justifier une intervention militaire américaine directe.

Dans une évolution encore plus significative, des discussions ont été engagées en coulisses pour l’activation formelle de ce que certains médias appellent déjà le « OTAN arabe », une coalition sécuritaire régionale sous commandement partagé israélo-turc.

Israël et la Turquie, qui avaient déjà coordonné efficacement leurs efforts pour faire tomber le régime de Bachar al-Assad fin 2024, semblent aujourd’hui prêtes à offrir leurs services militaires aux États du Golfe désireux de neutraliser définitivement la menace iranienne.

Dans ce cadre, une question stratégique majeure se pose, Israël profitera-t-elle du climat de panique que suscite la posture militaire iranienne pour étendre sa présence vers les principaux champs énergétiques de la région ?

Un tel scénario ne serait pas sans rappeler les dynamiques d’expansion stratégique qui ont suivi la chute de régimes hostiles dans le passé. Une militarisation accrue des zones riches en gaz et pétrole, sous prétexte de défense collective, pourrait offrir à Tel-Aviv, et à ses alliés, un levier inédit de contrôle énergétique et géopolitique dans l’espace eurasien.

Le conflit, qui s’intensifie d’heure en heure, semble désormais dépasser le cadre d’une simple confrontation israélo-iranienne. Il s’oriente vers une redéfinition complète des équilibres militaires, énergétiques et politiques au Moyen-Orient.

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