Israël, l’Iran et le spectre du troisième cercle: l’Algérie en arrière-plan?

Le Moyen-Orient traverse l’une des phases de tension les plus critiques depuis des années. Après la guerre de douze jours en juin dernier, marquée par des frappes israéliennes contre des sites militaires et nucléaires en Iran et des attaques iraniennes de missiles et drones contre le territoire israélien, les deux parties accélèrent aujourd’hui leurs préparatifs militaires, redéfinissant leurs doctrines pour un éventuel affrontement plus large.
Tel-Aviv a validé récemment un plan militaire d’urgence destiné à accroître son autonomie opérationnelle. Il inclut l’acquisition d’avions ravitailleurs KC-46, capables de projeter la puissance aérienne jusqu’au «troisième cercle», c’est-à-dire l’Iran, le Yémen, la Corne de l’Afrique et certaines zones du Pakistan.
Parallèlement, le ministère de la Défense a autorisé l’achat de missiles air-air américains et renforcé la production nationale de chars Merkava 4 et de blindés Eitan et Nemer. Objectif: préparer l’armée à des scénarios de guerre multi-fronts incluant Gaza, le Liban et la Syrie.
Cette stratégie s’inscrit dans un contexte de fragilisation des soutiens occidentaux. L’Allemagne a suspendu ses exportations d’armes vers Israël, estimées à 485 millions d’euros depuis 2023, pour protester contre l’offensive totale à Gaza. Une décision qui pousse Israël à miser davantage sur son indépendance militaire.
L’Iran et sa nouvelle doctrine de dissuasion
De son côté, Téhéran a intensifié ses manœuvres navales dans le Golfe et la mer Caspienne, exhibant ses missiles et drones de combat. Ses responsables militaires insistent désormais sur une doctrine claire: «traiter une menace de 1 % comme si elle était de 100%».
Cette approche traduit l’abandon d’une riposte graduelle au profit d’une stratégie de réaction immédiate et massive, visant à rendre tout calcul israélien risqué et coûteux.
L’Algérie dans le viseur d’Israël
Si l’Algérie n’est pas concernée directement par le concept militaire du «troisième cercle», elle s’est retrouvée mentionnée dans le discours sécuritaire israélien. Le ministre israélien de la Défense a récemment déclaré que Tel-Aviv pourrait cibler les dirigeants du Hamas à l’étranger, citant explicitement Sami Abou Zahri, basé en Algérie.
Alger, fidèle à sa position constante en faveur de la cause palestinienne et hostile à toute normalisation avec Israël, se voit ainsi placée, indirectement, dans les calculs sécuritaires israéliens. Une évolution qui pourrait tendre davantage la relation déjà conflictuelle entre les deux pays.
Alors qu’Israël cherche à renforcer sa liberté d’action militaire et que l’Iran mise sur une dissuasion musclée, le spectre d’une escalade régionale totale s’intensifie. L’inclusion de l’Algérie dans le discours israélien, à travers le dossier du Hamas, montre que la confrontation dépasse désormais le cadre classique du Golfe et du Levant pour s’étendre potentiellement au Maghreb.
Reste une question centrale: la région s’oriente-t-elle vers une nouvelle guerre élargie, aux ramifications allant bien au-delà du Moyen-Orient ?
Si la rhétorique israélienne évoque désormais l’Algérie dans le cadre d’un éventuel «troisième cercle» sécuritaire, il convient de rappeler que cette hypothèse reste peu probable en termes opérationnels.
Cependant, il est nécessaire de souligner que l’armée algérienne demeure l’une des plus puissantes et structurées de la région, dotée de capacités dissuasives considérables.
Cet élément représente à lui seul une contrainte majeure pour toute velléité israélienne d’étendre ses opérations vers l’Afrique du Nord.
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