La version papier est accessible

Cliquer ici

La stabilité du régime au détriment de la bonne gestion des affaires publiques

Le dernier remaniement gouvernemental continue de susciter de nombreux commentaires, parfois teintés d’ironie, parfois incapables d’en saisir la logique, allant jusqu’à le considérer comme une erreur. Pourtant, ce que certains perçoivent comme une maladresse pourrait en réalité dissimuler une stratégie plus profonde, mise en œuvre par un pouvoir contraint de recourir à des équilibres particuliers afin de garantir sa stabilité, quitte à le faire au détriment de la bonne gestion des affaires publiques.

Le dernier ajustement gouvernemental en Algérie a révélé une dynamique institutionnelle singulière : la tendance à créer des portefeuilles ministériels « parallèles » à ceux déjà existants. Après avoir scindé les secteurs de la jeunesse et des sports en deux ministères distincts, puis séparé le commerce intérieur du commerce extérieur, cette logique atteint désormais le cœur de l’appareil régalien avec la nomination d’Ibrahim Merad comme ministre d’État, chargé de l’Inspection des services de l’État et des collectivités locales.

Ce poste inédit se greffe directement à côté du ministère de l’Intérieur, traditionnellement chargé de la tutelle des collectivités, des walis et de l’organisation administrative du territoire. En d’autres termes, Ibrahim Merad devient une sorte de « ministre parallèle de l’Intérieur », doté d’une mission d’inspection et de contrôle qui relève plus du suivi présidentiel direct que de l’action gouvernementale classique.

La même logique s’observe dans le secteur stratégique de l’énergie : d’un côté, Mohamed Arkab, nommé ministre d’État en charge des Hydrocarbures et des Mines, et de l’autre, Mourad Adjal, ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables. Ici encore, on assiste à une répartition des compétences entre deux portefeuilles voisins : Arkab conserve un rôle politique et diplomatique lié à la rente pétrolière et minière, un secteur directement connecté aux intérêts stratégiques de l’État, tandis que Adjal se voit confier la gestion opérationnelle et technologique, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.

Comme pour l’Intérieur, cette duplication traduit une volonté de contrôle présidentiel renforcé et de fragmentation des responsabilités. Mais elle risque aussi de générer des zones grises administratives et des rivalités implicites entre ministres appelés à coexister sur des périmètres institutionnels très proches.

Dossier

Cevital : la guerre de succession divise la famille Rebrab

Alger –Depuis la mise à l’écart d’Issad Rebrab, fondateur charismatique du groupe, une nouvelle génération s’installe aux commandes de Cevital.…

Cevital célèbre la famille pour rassurer sur l’avenir

C’est dans cet esprit que s’est tenu le « Family Day » organisé par le groupe Cevital à travers plusieurs de ses…

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page