L’Algérie, terrain de rencontre des puissances adverses

Alger | Le commandant des forces navales algériennes, le général de brigade Mahfoud Ben Madah, a procédé lundi à l’inspection du navire multi missions « Adhafer » 920, amarré au quai nord de l’amirauté de la base navale relevant de la première région militaire.

Selon un communiqué du ministère de la Défense nationale, cette inspection s’inscrit dans le cadre des préparatifs de la participation de l’unité navale algérienne à des manœuvres conjointes avec la marine britannique, prévues du 19 au 24 octobre 2025 dans les eaux territoriales du Royaume Uni.

Ces exercices visent à renforcer la coopération bilatérale et le partage d’expertise dans les domaines de la sécurité maritime, du combat sous marin et des opérations d’intervention spéciale.
Le ministère souligne que cette initiative traduit la volonté de la haute hiérarchie militaire de consolider la coopération avec les armées partenaires et d’accroître les capacités opérationnelles de la marine algérienne.

Dans ce contexte, la séquence d’activités navales et militaires de ces dernières semaines illustre concrètement la doctrine de défense algérienne fondée sur le non alignement.
Alors que l’Algérie s’apprête à renforcer sa coordination avec la Royal Navy, elle entretient parallèlement une coopération active avec les États Unis, l’OTAN et la Russie, confirmant sa stratégie de diversification équilibrée des partenariats militaires.

Ainsi, la frégate américaine USS Roosevelt DDG 80 effectue actuellement une escale au port d’Alger jusqu’au 16 octobre 2025, dans le cadre d’un programme d’échanges bilatéraux incluant un exercice en mer de type PASSEX avec la frégate algérienne El Radaâ, axé sur la coordination opérationnelle et la sécurité maritime.
De même, la frégate roumaine Regina Maria, relevant de l’OTAN, a effectué une escale à Alger jusqu’au 1er octobre, avec un exercice similaire et des activités culturelles conjointes.

En parallèle, le général d’armée Saïd Chengriha, chef d’état major de l’Armée nationale populaire, a reçu à Alger le directeur du service fédéral russe de coopération militaire et technique, confirmant la poursuite du partenariat stratégique avec Moscou.

À la croisée de ces interactions, l’Algérie apparaît désormais comme une véritable zone de convergence entre puissances rivales, États Unis, Royaume Uni, OTAN et Russie, choisissant Alger comme plateforme de coopération opérationnelle et diplomatique.
Cette posture illustre le retour affirmé de l’Algérie sur la scène géostratégique méditerranéenne et africaine, fondé sur une neutralité active et une politique étrangère indépendante, ouverte à tous les pôles sans s’aligner sur aucun.