Que cache l’Iran sous sa montagne? Focus sur le site nucléaire de Fordow

Fordow, nom qui évoque désormais les entrailles d’une montagne iranienne, demeure l’un des points névralgiques du bras de fer nucléaire entre Téhéran et Washington.

Située près de la ville sainte de Qom, à environ 90 kilomètres au sud de Téhéran, l’installation est entièrement enterrée sous une montagne rocheuse, à plus de 80 mètres de profondeur. Une forteresse souterraine bâtie pour défier toute tentative de frappe aérienne conventionnelle.

Révélé en 2009 par les services occidentaux, Fordow a suscité immédiatement des inquiétudes. L’Iran y enrichit de l’uranium à 60 %, un seuil qui, bien qu’en deçà du niveau militaire (90 %), réduit considérablement le temps nécessaire à une éventuelle militarisation.

Mais ce n’est pas tant le niveau d’enrichissement qui inquiète les stratèges, que la localisation du site. Fordow est creusé au cœur d’une montagne, dans une zone protégée par des couches épaisses de roche et de béton. Un tel positionnement rend impossible son atteinte par des frappes classiques, même à l’aide de munitions de précision.

Face à cette réalité, une seule plateforme militaire américaine est actuellement capable de s’en approcher : le bombardier furtif B-2 Spirit. Conçu pour les missions les plus sensibles, cet appareil invisible aux radars est capable de pénétrer les défenses les plus avancées et de larguer la GBU-57 MOP, une bombe gigantesque conçue pour percer les bunkers les plus profonds.

La GBU-57, aussi appelée Massive Ordnance Penetrator, pèse plus de 13 tonnes et peut percer jusqu’à 60 mètres de béton armé ou 100 mètres de sol rocheux avant d’exploser. Seul le B-2 peut l’emporter. Une arme faite sur mesure pour Fordow.

L’Iran, en enterrant une partie de son programme nucléaire, pensait le rendre intouchable. Les États-Unis, en concevant un avion furtif capable de s’infiltrer et une bombe capable de transpercer la roche, affirment que rien n’est réellement à l’abri.