Starlink et la guerre de l’internet global: Musk, Trump et la bataille pour le pouvoir numérique

Une guerre d’influence silencieuse oppose Donald Trump à Elon Musk. Deux figures surpuissantes, deux visions irréconciliables du monde numérique : l’une portée par un homme d’État prêt à reprendre les rênes du pouvoir mondial à travers la Maison Blanche ; l’autre par un entrepreneur qui bâtit, hors sol et hors frontières, les fondations d’un ordre technologique nouveau.
Au cœur de cette rivalité se joue une bataille déterminante : qui contrôlera l’internet du futur, la monnaie électronique mondiale, l’intelligence artificielle et les flux d’information planétaires ? Musk, en lançant Starlink Direct to Cell, ambitionne de faire de l’espace la nouvelle autoroute numérique globale, connectant chaque recoin de la planète sans passer par les réseaux terrestres. Trump, en retour, ne cherche plus seulement à remettre la tech sous contrôle souverain : il ambitionne désormais de la placer directement sous son autorité personnelle, y compris au-delà de son mandat présidentiel.
Cette tension croissante entre les deux hommes pourrait bien reconfigurer les équilibres du pouvoir global, à mesure que le numérique s’impose comme le champ de bataille central du XXIe siècle.
SpaceX a franchi une étape décisive en juillet 2025 avec le lancement de Starlink Direct to Cell, permettant aux smartphones LTE de se connecter directement aux satellites sans antenne terrestre. Cette avancée marque le début d’une couverture planétaire, indépendante des réseaux d’opérateurs traditionnels. Mais au-delà de l’innovation technologique, c’est une guerre d’influence silencieuse qui se joue.
Derrière cette révolution se cache une ambition plus vaste : prendre le contrôle de l’Internet mondial, de ses flux économiques, financiers et informationnels. Et au cœur de cette stratégie, le duo Musk-Trump, un tandem aussi stratégique que conflictuel.
Musk, qui avait publiquement soutenu Trump dans l’espoir de bénéficier d’un appui politique à ses projets spatiaux et numériques, semble aujourd’hui confronté à un retournement de situation. Le président cherche à reprendre la main sur l’infrastructure numérique globale, y compris les projets de Starlink, dont la portée dépasse désormais le simple accès à Internet.
Certains observateurs voient dans les tensions actuelles une période de transition ou de « passation de consignes » entre les deux hommes, où l’intérêt national américain et les ambitions personnelles de Trump s’aligneraient sur un objectif: faire de l’internet satellitaire un outil stratégique contrôlé depuis la Maison Blanche… ou depuis l’ombre des entreprises qui lui sont loyales.
Pour Donald Trump, le véritable pouvoir du XXIe siècle ne réside plus dans les institutions, mais dans les flux: ceux de l’information, de la monnaie numérique, des échanges commerciaux globaux. Et l’infrastructure Starlink pourrait devenir la colonne vertébrale de ce nouvel ordre, à condition qu’elle serve une vision politique bien définie: celle d’un internet souverain, régi non plus par le droit international, mais par des règles édictées depuis Washington.
D’ores et déjà, des signaux inquiétants émergent: la perspective de voir Starlink imposer une monnaie électronique propriétaire (adossée à des services satellites et à une identité numérique unique) n’est plus de la science-fiction. Si ce scénario se confirme, les transactions financières, le e-commerce et même les communications diplomatiques pourraient se faire en dehors de tout système bancaire ou réglementaire classique. Un tel monopole rendrait les institutions traditionnelles obsolètes, plaçant les États, même puissants, en situation de dépendance technique vis-à-vis d’une constellation privée.
Plus qu’un progrès technologique, l’avènement de l’internet satellitaire symbolise l’émergence d’un pouvoir hors-sol, affranchi des lois des États et des régulations classiques. Celui qui contrôle l’infrastructure orbitale contrôlera demain les données, les monnaies, les communications et les marchés. Si la domination de Starlink s’impose sans contre-pouvoir, le risque n’est plus celui d’une simple hégémonie technologique, mais d’un basculement civilisationnel: un monde où la souveraineté numérique est privatisée, et les alliances entre grands entrepreneurs et chefs d’État redessinent en secret les règles du jeu global. À terme, la question n’est donc pas de savoir si Starlink va remplacer l’internet terrestre, mais qui écrira les lois de l’espace… et pour servir quels intérêts.
Dossier
Cevital : la guerre de succession divise la famille Rebrab
Alger –Depuis la mise à l’écart d’Issad Rebrab, fondateur charismatique du groupe, une nouvelle génération s’installe aux commandes de Cevital.…
Cevital célèbre la famille pour rassurer sur l’avenir
C’est dans cet esprit que s’est tenu le « Family Day » organisé par le groupe Cevital à travers plusieurs de ses…






