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Téhéran se prépare à la guerre du ciel

Renforcé par Moscou et Pékin, l’Iran se dote pour la première fois d’une véritable capacité de confrontation aérienne. Une mutation militaire qui bouleverse l’équilibre stratégique régional et inquiète Israël.

Pendant plus de quatre décennies, l’armée de l’air iranienne n’a survécu que par bricolage.
Ses pilotes faisaient voler, souvent au péril de leur vie, des F-4 et F-14 de l’époque du Shah, entretenus avec des pièces venues de contrebande.
Mais ce décor appartient désormais au passé.

Depuis 2024, Téhéran accélère une transformation sans précédent: l’acquisition d’avions de chasse modernisés, de systèmes sol-air intégrés et d’un maillage radar de dernière génération.
L’objectif n’est plus seulement de se défendre, mais de tenir un affrontement aérien de haute intensité, un scénario jusqu’ici impensable pour la République islamique.

Les sanctions occidentales ont poussé l’Iran à se tourner vers la Russie, qui lui a ouvert une porte jusque-là close.
Selon des sources militaires concordantes, plusieurs MiG-29 modernisés ont été livrés depuis le début de l’année, équipés de radars AESA et de systèmes électro-optiques comparables à ceux des Su-30 récents.

Récemment, des documents internes russes ont été divulgués prétendant qu’un contrat pour 48 Su-35 destinés à l’Iran a été conclu, avec des équipements électroniques (radios, guerre électronique) associées.

Les yeux chinois, le bouclier russe

Parallèlement, la Chine a discrètement renforcé la composante défensive iranienne.
Des radars JY-27A à balayage électronique ont été livrés, ainsi que des batteries HQ-9, inspirées du S-300.
Combinés aux S-400 russes dont l’installation serait en cours dans les provinces de l’ouest, ces équipements constituent la première véritable bulle de défense intégrée du pays.

Ce réseau permet à l’Iran de surveiller l’ensemble de son espace aérien jusqu’à 400 kilomètres au-delà de ses frontières, un rayon qui couvre le Golfe, l’Irak et une partie du ciel syrien.

Le message est clair: l’Iran se prépare non plus à subir, mais à dissuader.
La doctrine militaire iranienne, longtemps axée sur les missiles balistiques et les frappes indirectes via des alliés régionaux, s’élargit désormais au domaine aérien.
Ce changement traduit une conviction née des frappes israéliennes de juin 2025: sans supériorité dans le ciel, aucune souveraineté n’est durable.

« Les adversaires extérieurs ne comprennent que le langage de la force », a déclaré Abolfazl Zohravand, député et membre de la commission de sécurité nationale du Majlis.
Derrière cette phrase, un basculement doctrinal: l’Iran veut rendre tout survol de son territoire risqué, même pour des avions de cinquième génération.

Jusqu’ici, Israël n’avait pas de rival dans les airs.
Ses F-35 Adir, soutenus par l’aviation américaine et le renseignement satellitaire, garantissaient une liberté d’action totale.
Mais cette supériorité se heurte désormais à un environnement saturé de radars, de brouilleurs et de missiles sol-air.

Les stratèges israéliens le reconnaissent en privé: la campagne de juin contre les infrastructures iraniennes a révélé une résilience inattendue.
Malgré les pertes, l’Iran a maintenu son réseau de défense, remplaçant rapidement les systèmes détruits par de nouveaux équipements russes.
Pour la première fois, Tel-Aviv envisage un scénario où une opération aérienne de grande ampleur contre l’Iran ne serait plus un “coup” mais une guerre.

Vers une confrontation d’un nouveau type

Les tensions croissantes autour de la base américaine d’Al-Udeid au Qatar et les mouvements d’avions ravitailleurs dans le Golfe confirment que les États-Unis se préparent à tous les scénarios.
Mais Téhéran, fort de son nouvel arsenal, semble convaincu qu’il peut désormais survivre à un choc aérien prolongé.
C’est cette confiance retrouvée qui inquiète le plus ses adversaires.

L’Iran ne cherche pas seulement à moderniser son armée: il installe une dissuasion régionale durable, capable de remodeler la carte stratégique du Moyen-Orient.
Un tournant silencieux, mais lourd de conséquences: le ciel du Golfe, autrefois sous domination occidentale, n’appartient plus à personne.

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