Turquie | Des proches d’Erdogan orchestrent sa sortie du pouvoir

Ankara– Des tensions internes secouent le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie, alors que certaines personnalités influentes de l’entourage du président Recep Tayyip Erdogan prépareraient déjà l’ère post-Erdogan, a rapporté le journaliste turc Cem Küçük.

Dans une chronique relayée par des médias pro-gouvernementaux, Küçük évoque des figures « très proches » du président turc qui manifesteraient discrètement leur soutien au maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, actuellement emprisonné, ainsi qu’au principal parti d’opposition, le CHP. Il affirme qu’Erdogan lui-même serait conscient de ces loyautés vacillantes au sein de son propre camp.

Selon le journaliste, des rencontres confidentielles se tiendraient entre des membres du CHP, des journalistes de médias critiques et des entrepreneurs considérés comme proches de l’AKP. Cette dynamique suggère l’émergence d’un courant interne anticipant une transition politique, renforcé par les lourdes défaites électorales subies par le parti présidentiel lors des municipales de 2024.

Küçük dénonce par ailleurs le silence persistant du parti au pouvoir face aux accusations de corruption visant la municipalité d’Istanbul, y voyant une forme d’auto-censure révélatrice des tensions internes. Il affirme que le chef de l’État n’est pas pressé d’agir, mais qu’il entend « éliminer un à un ceux qu’il considère comme des traîtres ».

En parallèle, Ankara cherche à renforcer ses liens commerciaux avec Washington

Parallèlement à ces remous politiques, un haut responsable turc a conduit une délégation économique à Washington pour discuter du renforcement des échanges commerciaux avec les États-Unis. La visite du vice-ministre du Commerce, Mustafa Tuzcu, a porté sur la relance d’un objectif stratégique : porter les échanges bilatéraux à 100 milliards de dollars.

Selon un communiqué du ministère turc du Commerce, les discussions ont abordé plusieurs secteurs stratégiques, dont les technologies avancées, la cybersécurité, l’intelligence artificielle, la défense et l’énergie. Les deux parties ont exprimé leur volonté de faciliter les investissements et d’élargir l’accès aux marchés pour les entreprises turques et américaines.

Ces initiatives interviennent alors que la Turquie cherche à stabiliser son économie et à diversifier ses alliances commerciales, dans un contexte politique interne incertain et marqué par les prémices d’une possible recomposition du pouvoir.