L’Algérie tend la main au Liban: une visite sous le signe de la solidarité et de la reconstruction

L’Algérie prévoirait, dans une première phase, une aide à la reconstruction estimée entre 50 et 200 millions de dollars. Cette assistance porterait notamment sur la réhabilitation de structures publiques endommagées par la guerre : hôpitaux, écoles, bâtiments administratifs, avec des travaux allant du déblaiement jusqu’à la reconstruction complète.

Toujours selon la presse libanaise, des accords culturels devraient également être signés. Ils incluraient la création d’un centre culturel algéro-libanais à Beyrouth, des programmes télévisés conjoints entre les télévisions publiques des deux pays, ainsi qu’un soutien technique et logistique au profit de Télé Liban.

Parmi les projets évoqués, figurent aussi le renforcement des bourses d’études offertes aux étudiants libanais, l’éventuelle mise en place d’un complexe culturel d’envergure à Beyrouth, et un appui potentiel aux forces de sécurité libanaises.

D’un point de vue économique, Alger envisagerait la reprise des vols d’Air Algérie vers Beyrouth, suspendus depuis l’éclatement du dernier conflit entre Israël et le Hezbollah. Une nouvelle aide énergétique, sous forme de don de fuel, serait également attendue, dans la continuité de la cargaison de 30000 tonnes envoyée par l’Algérie à l’été 2024 pour pallier la crise énergétique libanaise.

Sur le plan judiciaire, les mêmes sources indiquent que le dossier controversé de Sonatrach, relatif à une cargaison de carburant jugée non conforme, serait en voie de règlement définitif, le contentieux judiciaire ayant été clos selon les informations disponibles.

Cette visite s’inscrit dans un contexte régional sensible, marqué par la chute du régime syrien de Bachar el-Assad en décembre dernier, un allié historique d’Alger. Dans ce nouveau paysage géopolitique, l’Algérie semble intensifier ses relations avec le Liban, notamment en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait précédé cette dynamique lors de sa visite à Beyrouth en février, affirmant que l’Algérie « ne peut qu’être aux côtés du Liban » dans ses efforts de reconstruction institutionnelle, de relance économique et de stabilisation sécuritaire.

Toujours selon les médias libanais, le président libanais devrait recevoir des mains de son homologue algérien le prestigieux Ordre du Mérite national algérien au rang d’Athir, l’une des plus hautes distinctions du pays. Il conclura sa visite par  la cathédrale Notre-Dame d’Afrique et de la Grande Mosquée d’Alger.

Cette séquence diplomatique traduit la volonté algérienne de renforcer sa présence active au Levant, dans un esprit de solidarité arabe et de coopération bilatérale durable.