ALGÉRIE/FRANCE : FIN DE L’ACCORD SUR LES VISAS DIPLOMATIQUES, VERS UNE REMISE EN CAUSE SÉLECTIVE DES ACCORDS ?

Alger – L’Algérie a officiellement mis fin à l’accord signé en 2013 avec la France sur l’exemption réciproque de visas de court séjour pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service. Selon le Journal officiel, le ministère algérien des Affaires étrangères a notifié, le 7 août 2025, l’ambassade de France à Alger de la décision, en réponse à la suspension unilatérale du dispositif par Paris.

Dès lors, les diplomates et porteurs de passeports de service français doivent désormais solliciter un visa pour entrer en Algérie, mettant fin à une facilité de circulation qui symbolisait, jusqu’ici, un certain niveau de confiance bilatérale.

Au-delà de l’aspect consulaire, ce geste est interprété comme un signal politique fort : Alger affirme son exigence de réciprocité et rejette les décisions unilatérales. Il s’agit d’un pas supplémentaire dans une relation déjà marquée par la défiance depuis l’été 2024.

Si cette rupture ne constitue pas encore un « démantèlement généralisé » des accords, elle révèle une phase sélective de remise en cause, ciblant les dossiers sensibles liés à la mobilité et à la coopération judiciaire. Les grands partenariats stratégiques, énergie, économie, défense, demeurent pour l’instant épargnés.

Les observateurs estiment toutefois que, sans rétablissement du dialogue politique, Alger et Paris pourraient glisser vers une déliaison progressive de leurs relations, chaque capitale testant désormais les lignes rouges de l’autre.