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Tombé avant d’avoir gouverné, la 5e République à bout de souffle

Dimanche 5 octobre 2025 au soir, la France découvrait la composition du nouveau gouvernement, issue du décret présidentiel signé sur proposition du Premier ministre Sébastien Lecornu, nommé pour piloter la planification écologique et énergétique. Moins de quinze heures plus tard, tout s’effondrait: le chef du gouvernement déposait sa démission, plongeant l’exécutif dans une crise politique d’une ampleur inédite.

Présentée comme une équipe de relance et d’équilibre, la nouvelle formation comptait plusieurs poids lourds :

Élisabeth Borne, ministre d’État à l’Éducation nationale, à l’Enseignement supérieur et à la Recherche ;
Manuel Valls, ministre d’État aux Outre-mer ;
Gérald Darmanin, ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice ;
Bruno Retailleau, ministre d’État à l’Intérieur ;
Bruno Le Maire, ministre d’État des Armées et des Anciens combattants ;
Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités ;
Rachida Dati, ministre de la Culture ;
Roland Lescure, ministre de l’Économie et de la Souveraineté industrielle
Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Mais derrière cette façade d’expérience et d’unité, le gouvernement Lecornu n’aura tenu que quatorze heures. Un désaccord explosif entre le Premier ministre et Gérald Darmanin, reconduit à la Justice, a fait éclater la coalition. Le ministre a publiquement estimé que «la composition du gouvernement ne reflétait pas la rupture promise aux Français», tout en annonçant la convocation du comité stratégique des Républicains.

Dans la foulée, Bruno Retailleau, fraîchement nommé à l’Intérieur, a publié sur X un message critique envers la ligne du gouvernement, provoquant un tollé dans la majorité. Selon l’entourage de Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, «Bruno Retailleau a détruit le gouvernement en un tweet».

Sous la pression politique et face à une majorité divisée, Sébastien Lecornu a remis sa démission lundi matin 6 octobre, avant même la tenue du premier Conseil des ministres prévu à 16 heures. Le président de la République a aussitôt accepté son départ, actant la plus courte expérience gouvernementale de la 5e République.

Profitant de ce séisme politique, Jean-Luc Mélenchon, soutenu par 114 députés de la gauche et du centre indépendant, a déposé une motion de censure visant le président de la République, estimant que celui-ci «porte la responsabilité directe de l’effondrement de l’exécutif».

Désormais, trois scénarios se dessinent à l’Élysée :
La dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue d’élections législatives anticipées;
La formation d’un gouvernement technocratique chargé d’expédier les affaires courantes;
Ou, hypothèse rejetée par le chef de l’État, l’organisation d’une présidentielle anticipée.

Cette crise éclair met à nu les failles structurelles de la 5e République, où le déséquilibre persistant entre les pouvoirs exécutif et législatif sape la stabilité politique du pays. Pour de nombreux observateurs, seule une réforme constitutionnelle en profondeur pourrait rétablir un équilibre durable et éviter que la France ne revive, une fois de plus, le scénario d’un pouvoir paralysé par ses propres contradictions.

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