Un ancien cadre du FLN annonce la création d’une « Instance nationale pour le sauvetage du parti »

Alger –Dans une déclaration vidéo diffusée ce week-end sur les réseaux sociaux, un ancien membre du Conseil de la Nation et cadre de longue date du Front de libération nationale (FLN), a annoncé la création d’une nouvelle structure dénommée « Instance nationale pour le sauvetage du FLN », qu’il présente comme une plateforme de coordination ouverte à l’ensemble des militants « fidèles aux valeurs fondatrices du parti ».

Cette initiative intervient dans un contexte marqué par des remous internes persistants au sein du FLN, principal parti de l’histoire politique algérienne, en proie depuis plusieurs années à des divisions, à des contestations internes et à une perte de vitesse sur la scène électorale.

« Cette instance est née en réaction à une série d’écarts et de déviations constatés dans la gestion du parti depuis le 11ᵉ congrès », a affirmé le cadre FLN dans son allocution, soulignant ce qu’il considère comme « une crise profonde de représentativité, de transparence et de respect des statuts ».

Parmi les griefs évoqués, l’irrégularité du processus de désignation de l’actuel secrétaire général, affirmant que le président du comité des candidatures aurait lui-même été candidat à ce poste, ce qui contreviendrait, selon lui, aux textes régissant le parti. Il remet également en question l’intégration de nouveaux membres à la commission centrale « sans validation formelle du congrès ».

L’Instance, précise-t-il, ne se veut ni une faction dissidente ni une formation parallèle, mais plutôt « un espace de réflexion et d’action » destiné à rassembler les militants désireux de contribuer à un « redressement du FLN ».

« Il ne s’agit pas d’un projet réservé à ses initiateurs. L’Instance est ouverte à toutes les sensibilités internes du FLN, dans le respect des principes fondateurs et de l’héritage historique du parti », a-t-il déclaré, en appelant au « dépassement des clivages conjoncturels ».

Il a également insisté sur la nécessité d’un retour à la base militante : « Les portes des sièges du parti sont aujourd’hui fermées aux militants. Il est urgent de rétablir le lien organique entre les structures et les adhérents. »

À l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune déclaration n’a été faite par les instances dirigeantes du FLN au sujet de cette initiative. Les responsables du parti n’ont pas encore réagi publiquement à ces x propos ni aux motivations avancées pour la création de cette structure

En attendant, le coordinateur de l’Instance affirme vouloir étendre l’initiative à l’échelle nationale, en sollicitant l’adhésion de sections locales et de militants « désireux de participer à un processus de reconstruction interne ».

Le FLN, fondé en 1954 comme mouvement de libération nationale, a dominé la vie politique algérienne pendant des décennies. Ces dernières années, il a connu une série de crises internes, notamment depuis le départ d’Abdelaziz Bouteflika du pouvoir en 2019. Si le parti conserve une présence institutionnelle, plusieurs voix internes appellent à sa « refondation », dénonçant ce qu’ils considèrent comme une dérive opportuniste de ses cadres politiques.